L’inauguration du site Union du CHwapi a été célébrée le 27 mai dans un enthousiasme communicatif. Rassemblés sous un grand chapiteau avec les membres du personnel, les autorités politiques et les responsables de l’hôpital tournaisien ont rappelé le chemin parcouru en quelques années et remercié un des grands artisans de cette métamorphose hospitalière, Pierre Tempels, le directeur général du groupe hospitalier tournaisien.
Le 22 avril, le site de la Dorcas a fermé définitivement ses portes. Toutes ses activités ont été transférées vers les sites Notre-Dame et Union. Depuis le 25 avril, les activités liées aux urgences, à la maternité et à la pédiatrie du site Notre-Dame ont été transférées sur le site Union. Des étapes de plus dans la transformation du Centre hospitalier de Wallonie Picarde (Chwapi). Le prochain objectif sera la suppression des unités de soins vétustes du site Union, qui jouxtent les nouvelles installations.
De nombreux défis
Pierre Tempels a rappelé les nombreux défis que les équipes ont dû relever depuis la création du CHwapi en 2008. «Nous avons démarré avec 5 sites hospitaliers rattachés à trois hôpitaux différents ayant évidement fonctionnés avec leur logique spécifique et avec pas mal de doublons de services (…) Remplir notre mission avec moins de moyens est un aspect que les patients et le public perçoivent peu mais c’est devenu notre réalité quotidienne. En outre, à Tournai, la fusion visait aussi à éliminer une surcapacité hospitalière afin de faire mieux converger l’infrastructure hospitalière aux objectifs des autorités politiques et des gestionnaires de la sécurité sociale. (…) Il a fallu simultanément concevoir et mener un projet architectural qui s’appuyait sur une autorisation ministérielle accordée à une des trois institutions d’origine, le CHRT. (…) Enfin, pour la réalisation de ce projet architectural (43.600m² de nouvelle construction et 7.600m² de rénovation), il convenait de trouver les moyens de financer cet énorme chantier (166 millions d’euros équipements compris), alors que nous étions à cette époque dans l’œil du cyclone des grandes crises du monde financier et économique des années 2008 et 2009.» Le directeur général, qui passera le témoin en septembre au Dr Didier Delval (qui quittera le CHR de la Haute-Senne), a remercié chaleureusement toutes les équipes de l’hôpital et les autorités pour avoir soutenu ce projet innovateur.
Le président du Conseil d’administration du CHwapi, Jean-Marie Brooms, ainsi que Rudy Demotte, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles et bourgmestre de Tournai, ont profité de l’inauguration du site Union pour remercier publiquement Pierre Tempels pour «ce bel ouvrage, non seulement architectural mais aussi institutionnel».
Un grand chef d’orchestre
«Ce fut un chef d’orchestre remarquable de compétences, d’habiletés, d’efficacité. Il est arrivé parmi nous dans des circonstances exceptionnelles. Nous lui avons confié la mission de mener à bien la fusion et le projet de construction. Comme un bon missionnaire du temps jadis, il a habité la fonction de directeur général au point de ne plus faire qu’un avec le CHwapi qu’il a dirigé avec une main d’acier dans une peau de gazelle.»
L’humain avant tout
Après avoir mis en avant la «médecine de pointe» proposée aux niveaux local et régional par le CHwapi dans un «superbe outil», le Dr J.C. Vandewalle a insisté au nom de ses confrères de la direction médicale – les Drs Doalto et Van Bunnen –, sur l’importance des aspects humains dans la relation entre le soignant et le patient. «La technologie, les locaux, la lumière ne suffisent pas à l'équilibre et aux bons soins du patient lorsqu'il est à l'hôpital. Le patient hospitalisé est en état d’infériorité, le soignant est à l’inverse en état de supériorité. Il faut absolument que nous puissions atténuer cette sensation pour que les patients se sentent à l’aise et aient confiance dans les soins qui leurs seront donnés. La technologie est parfois un rempart derrière lequel le médecin se retranche pour soigner ou croire soigner très bien le patient. Alors que celui-ci a avant tout besoin d'une écoute attentive et que les informations recueillies lors de l'interrogatoire du patient et de son examen clinique sont souvent primordiaux voire prépondérants par rapport à celle que l'on pourra recueillir par la suite dans les différentes investigations médicales et médico-techniques qui ont bien sûr toute leur importance. Notre crainte est un peu de voir, dans les années qui viennent, que la technologie soit le seul élément auquel le médecin aura recours pour soigner le patient alors que les soins de base seront de plus en plus négligés.»
Le directeur médical a souligné qu’il est malheureusement difficile de recruter des médecins pour assurer les fonctions de base comme la surveillance dans les salles d’hospitalisation, l’accueil des patients aux urgences, leur prise en charge dans les services de longue durée d'hospitalisation (gériatrie et unités de réadaptation).
La direction médicale est persuadée que le nouvel outil et le rassemblement des équipes médicales vont donner au CHwapi un nouveau souffle.