Le déficit public devrait repartir à la hausse et atteindre 5,5% du PIB en 2028, sous l'impulsion des dépenses de pensions et de soins de santé, ainsi que de la hausse des charges d'intérêts, rapporte jeudi le Bureau du Plan dans ses perspectives économiques 2023-2028. La dette publique remonterait alors à 114% dans cinq ans. L'inflation ne devrait par ailleurs repasser sous le seuil des 2% qu'en 2025.
Le Bureau du Plan prévoit que le déficit public passera de 3,9% du PIB en 2022 à 4,8% cette année. Il reculerait ensuite légèrement à 4,7% en 2024 avant de suivre une progression continue jusqu'à 5,5% en 2028, à politique inchangée. Le programme de stabilité v ise pourtant à repasser sous la barre des 3% dès 2026, rappelle l'institution.
La progression des recettes, notamment via la taxation des surprofits énergétiques et la hausse nominale des revenus du travail à la suite des indexations, ne suffit actuellement pas face aux coûts supplémentaires représentés par les aides fédérales, face à la hausse des prix de l'énergie ou encore la réduction temporaire des cotisations patronales, analyse le Bureau du Plan. Pour les années suivantes, la croissance économique ne sera pas non plus suffisamment forte pour générer des recettes compensant la croissance des dépenses, en particulier celles de pensions et de soins de santé, et l'augmentation des charges d'intérêts.
Après s'être fortement érodée en 2022 sous l'effet de l'inflation, la dette publique devrait atteindre 105% du PIB en 2023 et grimper jusqu'à 114% en 2028, estime encore l'institution. Cette hausse s'explique par la normalisation progressive de l'inflation, l'augmentation des taux d'intérêt et l'ampleur du déficit primaire.
Selon le Bureau du Plan, l'inflation devrait par ailleurs "décélérer nettement" cette année mais ne refluerait que lentement ensuite. La hausse des prix à la consommation ralentirait de 9,6% en 2022 à 3,9% en 2023, et ne repasserait sous les 2% qu'en 2025.
Parallèlement, l'institution prévoit que la croissance du PIB devrait rester assez soutenue en deuxième partie d'année après avoir rebondi au premier trimestre. Sur base annuelle, elle ne dépasserait cependant pas 1,3%. La croissance du PIB remonterait ensuite à 1,6% en 2024, sous l'effet de l'amélioration de la conjoncture internationale et d'une légère reprise de la croissance de la demande intérieure, avant de se stabiliser à 1,4% pour la période 2025-2028.
Le Bureau du Plan anticipe par ailleurs une progression des créations nettes d'emplois (+52.000), toutefois moins importante qu'en 2021 et 2022. Elle devrait s'établir ensuite à 49.000 emplois supplémentaires en 2024 et à 44.000 en moyenne sur la période 2025-2028.
Le taux de chômage remonterait à 8,4% en 2023, pour fléchir à 8% en 2024 et à 7,2 % en 2028.