Les scientifiques ont fait du bon travail pendant la pandémie de coronavirus mais la recherche clinique sur les traitements a échoué, a assuré jeudi le microbiologiste Herman Goossens au cours d'un congrès en ligne tenu par l'organisation patronale flamande Voka. Le médecin a plaidé pour davantage de coopération européenne.
L'échec de la recherche clinique serait, selon le Dr Goossens, une conséquence du "cannibalisme universitaire". "Il était frustrant de constater que presque chaque médecin ou clinicien établissait ses propres protocoles de recherche alors que ceux permettant le lancement de recherches transfrontalières en Europe étaient prêts à &e circ;tre mis en oeuvre. Chaque pays et de nombreux chercheurs se sont repliés sur eux-mêmes, ce qui est particulièrement regrettable."
Ni les chercheurs ni la Commission européenne, qui a apporté son soutien et des ressources supplémentaires, ne sont à blâmer, estime le microbiologiste. "(L'échec) est dû à l'organisation du système de santé en Europe et à la volonté des États de mener leurs propres politiques. C'est une leçon pour l'avenir: il faut davantage de (coopération européenne)."
Un pays a cependant remarquablement bien réussi, a indiqué le Dr Goossens. "Le Royaume-Uni. Ce qui est embarrassant puisqu'il n'est plus membre de l'Union européenne. Ils ont développé un très bon système permettant de rapidement lancer la recherche à travers le pays." C'est grâce aux études britanniques que les spécialistes savent aujourd'hui quels traitements ne fonctionnent pas chez les patients atteints du coronavirus.