Les conséquences du réchauffement climatique recevront une attention accrue dans les formations médicales de 25 universités européennes. Le but est de former plus de 10 000 étudiants en médecine aux enjeux de la santé liés au changement climatique. Ces établissements ont créé le réseau Enche (European Network on Climate and Health Education), rapporte De Standaard ce mercredi, information confirmée par Jan Verbakel (KU Leuven), vice-doyen de la faculté de médecine.
Le réchauffement climatique engendre une modification du paysage pathologique. Des températures plus élevées entraînent une augmentation des maladies. La pollution de l'air et de l'environnement peut provoquer des infections respiratoires. Des virus autrefois confinés aux zones tropicales sont désormais observés dans nos régions.
Parallèlement, l'efficacité des antimicrobiens diminue, les bactéries prospérant mieux à des températures plus chaudes. La résistance aux antibiotiques constitue déjà un problème, averti depuis longtemps par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« En raison des catastrophes naturelles, les populations sont contraintes de fuir, se retrouvant dans des conditions où les maladies peuvent se propager plus facilement », explique Jan Verbakel. « À la KU Leuven, nous abordons déjà le lien entre santé et changement climatique, mais nous souhaitons l'intégrer davantage dans les programmes académiques. Cela peut se faire, par exemple, au sein des cours existants sur les maladies infectieuses ou pulmonaires. »
De plus, les universités souhaitent également se concentrer sur leur propre secteur. « Le secteur de la santé représente 5 % des émissions totales de CO₂ », indique Jan Verbakel. « Nous voulons réfléchir à des moyens de rendre ce secteur plus écologique de manière responsable et sensibiliser les étudiants à cette problématique dès leur formation. »
Cette initiative vise à préparer les futurs professionnels de santé à mieux comprendre et gérer les impacts croissants du changement climatique sur la santé publique, tout en réduisant l'empreinte carbone du secteur médical.
Le réseau ENCHE est présidé par l’Université de Glasgow et soutenu par l’OMS ainsi que par des organisations de premier plan via la Sustainable Markets Initiative Health Systems Task Force. Parmi les partenaires figurent des géants pharmaceutiques tels qu’AstraZeneca, Bupa, GSK, Novartis, Novo Nordisk, Roche et Sanofi. Ces entreprises collaborent dans le cadre de cette initiative publique-privée pour accélérer la décarbonisation des systèmes de santé.