Des milliers de médecins sud-coréens ont manifesté dimanche à Séoul, poursuivant leur bras de fer avec le gouvernement sur une réforme de la formation médicale, qui a vu les jeunes médecins démissionner en masse, plongeant les hôpitaux dans le chaos.
Quelque 10.000 jeunes médecins ont démissionné et cessé de travailler il y a près de deux semaines pour protester contre une augmentation des admissions dans les écoles de médecine à partir de l'an prochain, visant à améliorer l'offre de santé pour une population vieillissante.
Ces professionnels ont poursuivi leur grève malgré la date limite du 29 février fixée par le gouvernement pour qu'ils reprennent le travail sous peine de faire l'objet de poursuites judiciaires, d'arrestations ou de suspension de leurs licences médicales.
Arborant des masques noirs, les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous nous opposons à l'augmentation des admissions dans les facultés de médecine". "Le gouvernement met en place des réformes de manière unilatérale, ce que les médecins ne peuvent en aucun cas accepter", a déclaré à la foule des manifestants Kim Taek-woo, de l'Association médicale coréenne.
Cet arrêt de travail très suivi a fait des ravages dans les hôpitaux, contraints d'annuler des traitements cruciaux et des opérations chirurgicales, incitant le gouvernement à porter son alerte de santé publique au niveau le plus élevé.
Selon le ministère de la Santé, près de la moitié des opérations chirurgicales prévues dans certains grands hôpitaux ont été annulées depuis la semaine dernière.
La loi sud-coréenne interdit aux médecins de faire grève et le gouvernement a demandé cette semaine à la police d'enquêter sur les personnes liées au mouvement.
Le gouvernement sud-coréen souhaite que 2.000 étudiants supplémentaires soient admis dans les écoles de médecine chaque année à partir de 2025, afin d'améliorer l'un des ratios médecin/population les plus faibles parmi les pays développés.
Les médecins craignent que la réforme n'érode la qualité des services et de l'enseignement médical, mais ses partisans les accusent de vouloir préserver leurs salaires et leur statut social.
Selon les sondages, environ 75% de la population soutient cette réforme.
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