Les institutions de soins courent droit vers la faillite à cause de l'augmentation des prix de l'énergie, a présagé lundi Santhea, l'association professionnelle et patronale d'institutions de soins wallonnes et bruxelloises. Une intervention exceptionnelle du gouvernement dans les surcoûts est "indispensable", selon l'association.
Cinq problèmes sont identifiés par Santhea en réponse à la politique de santé du "Quintuple Aim" du gouvernement, une politique en cinq points défendue par le ministre Vandenbroucke (médecins généralistes bien répartis et en suffisance, réduction des formalités administratives inutiles, etc.).
L'augmentation des coûts énergétiques est évidemment la première raison citée pour cette faillite généralisée à prévoir. L'inflation galopante a aussi conduit à des indexations de salaires à répétition (cinq en 2022 et 3 en 2023). Les autres frais augmentent également. C'est le cas pour l'achat de matériels, de produits médicaux et de denrées alimentaires.
Santhea souligne que l'Etat doit des centaines de millions d'euros aux hôpitaux au titre de rattrapages dus au sous-financement chronique des accords sociaux depuis 2015, date des dernières révisions qui leur ont été accordées.
Santhea rappelle que pour couronner le tout, les taux d'intérêt sont aussi en forte augmentation. Cette augmentation intervient au moment où les besoins en trésorerie des hôpitaux explosent. La situation financière des hôpitaux n'aide pas à obtenir les moyens de financement de la part des banques, selon l'association patronale.
Le Conseil Fédéral des Établissements Hospitaliers demandait une intervention exceptionnelle du gouvernement en avril dernier pour contrer l'augmentation des prix de l'énergie, s'élevant à 300 millions d'euros à l'époque. Ce montant s'élèverait même à 500 millions d'euros aujourd'hui, indique le communiqué.
Santhea prévient que sans intervention rapide et massive du gouvernement, les hôpitaux les plus fragiles financièrement disparaitront et que ceux qui auront subsisté investiront beaucoup plus difficilement.
Santhea appelle donc le gouvernement fédéral à prendre la mesure de ces problèmes et de prévoir dans le cadre du budget 2023 des soins de santé les moyens indispensables à la survie des hôpitaux. En priorité, une intervention exceptionnelle dans les surcoûts (notamment énergétiques) est "indispensable".