Des dizaines d'infirmiers et infirmières se sont rassemblés mercredi après-midi devant le cabinet du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. Ils dénoncent notamment le risque d'être remplacés par du personnel moins qualifié, une mesure qui mettrait en danger la sécurité des patients.
"Nous étions favorables à la création d'un nouveau praticien de l'art infirmier qui pourra donner de l'aide aux infirmiers responsables de soins généraux, mais pas de cette manière-là", résume Yves Maule, vice-président de la Fédération des infirmiers d'urgence.
"Le projet global est intéressant, mais il comporte certains éléments imbuvables. Principalement le manque de définition juridique d'un 'soin complexe' et l'assimilation des assistants en soins aux infirmiers. Le contexte dans lequel ces nouveaux praticiens pourront poser des actes demeure complètement flou", poursuit M. Maule.
"Il n'est pas normal qu'un assistant dispose des mêmes compétences qu'un professionnel qui a fait quatre ans de formation, soit le double", renchérit Delphine Haulotte, représentante de l'Union Générale des Infirmiers de Belgique. "On a besoin d'aide logistique, d'aide-soignants bien formés, et pas d'assistants avec une formation rabotée. Nous demandons donc aux députés de ne pas voter ce texte tel quel en commission santé la semaine prochaine, pour protéger la qualité des soins et la sécurité de nos patients."
Les applaudissements et les promesses faites lors de la période du covid sont désormais bien loin, soulignaient de nombreux calicots affichés par les manifestants. "On a pas entendu les vraies demandes du secteur, c'est choquant", s'insurge Mme Haulotte.
Pour Vinciane Lambin, infirmière qui vient de quitter l'hôpital, le gouvernement "fait croire qu'il améliore la situation, mais c'est un leurre". "On met des assistants formés à la va-vite sous notre responsabilité pour réaliser nos tâches au chevet du patient, tout en alourdissant notre charge administrative. Ca ne fait qu'aggraver encore la perte de sens de notre profession."
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