L'intégration de l'hospitalisation à domicile (HAD) et du Remote Patient Monitoring (RPM) représente une avancée majeure dans le domaine des soins de santé qui réflètent les évolutions technologiques et les changements dans les pratiques médicales. Ce développement est notamment visible en Belgique, où un cadre réglementaire, établi dès le 1er juillet 2023, favorise ces innovations.
« Les situations dans lesquelles les soins peuvent être administrés dans le cadre de vie du titulaire de droits dans le respect de la réglementation applicable et des critères de qualité et de sécurité, et qui, si ces critères ne peuvent être appliqués, doivent être administrés dans le cadre d’une hospitalisation classique ou d’une hospitalisation de jour. »
L'HAD permet aux patients de recevoir des traitements médicaux tels que l'antibiothérapie de longue durée et les traitements anticancéreux, directement chez eux (ceci sont les deux cas d’usage prévus actuellement). Cette approche n'engendre pas de coûts supplémentaires pour le patient et intègre des coûts structurés et forfaitaires pour les professionnels de santé impliqués.
Les perspectives technologiques et efforts actuels font que cette approche pourrait s’élargir également à des pratiques plus variées comme le suivi post-opératoire à distance, et au sens large, toute maladie chronique évoluant progressivement ou pouvant être stabilisée. Bien évidemment, cette évolution est permise par une plus grande disponibilité d’outils de télésurveillance et les dispositifs portables, qui équipés de capteurs, permettent une regard constant sur le patient.
À ce titre , ces méthodes sont particulièrement bénéfiques pour les patients résidant dans des zones éloignées ou ayant des difficultés à se déplacer, et en Belgique, bien que les distances géographiques peuvent être comprises par certains comme étant petites, la difficulté de mobilité des patients est grandissantes dans des provinces comme le Hainaut ou le Luxembourg. Les avantages du RPM sont nombreux : il permet une meilleure gestion des maladies chroniques grâce à une intervention précoce, réduit les coûts en limitant les hospitalisations et les visites d'urgence, et augmente la satisfaction des patients en rendant les soins plus accessibles et personnalisés.
Toutefois, ces approches ne sont pas exemptes de défis. L'HAD se heurte à des limites liées au cadre belge concernant les cas d’usage (peu nombreux) et à la nécessité d'adapter l'environnement domestique du patient, pas toujours au point pour la réception d’un tel traitement. Quant au RPM, il doit surmonter les problèmes de confidentialité des données, l'accès inégal à la technologie nécessaire et l'acceptation variable de la part des patients, ainsi que les risques relatifs à la cybersécurité.
On peut croire en un avenir de l'HAD qui, combinée avec des outils plus avancés de RPM dans différents cas d’usage pourrait s'orienter vers un modèle de monitoring patient territorial, où des unités de surveillance à distance géreraient de façon autonome la demande de soins, potentiellement indépendantes des structures hospitalières.
> "Hospitalisation à domicile : état de l’art " était l'une des interventions lors de la 6e édition des assises de l’eSanté qui s’est tenue le 13 avril dernier sur thème de " l’innovation pour les soins à domicile" ( Voir les vidéos par thématique ).
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