La recherche sur l’efficacité des traitements chez les patients revêt une importance cruciale, mais elle est aussi de plus en plus mise sous pression. Le Julius Centrum du centre médical universitaire d’Utrecht a reçu un subside européen de 40 millions d’euros afin d’investiguer des pistes pour pérenniser l’avenir de la recherche clinique en s’appuyant sur les nouvelles technologies.
“La recherche clinique comme nous la concevons depuis 50 ans ne correspond plus aux réalités de notre époque. C’est pour cette raison que nous allons, en collaboration avec 31 partenaires européens, investiguer comment le recours aux nouvelles technologies (applis, capteurs, etc.) pourrait nous aider à développer une approche plus rapide, moins coûteuse, plus conviviale pour le patient et plus efficiente”, résume Rick Grobbee, professeur d’épidémiologie clinique, fondateur du Julius Centrum et de Julius Clinical à l’UMC Utrecht, qui dirigera ces travaux.
Un peu partout dans le monde, les expériences s’accumulent en matière de recours aux nouvelles technologies dans les essais cliniques. “Elles n’ont toutefois encore jamais été comparées entre elles et analysées, et c’est donc la première chose que nous allons faire. Si nous observons par exemple qu’une approche en ligne et une vidéo explicative sont des moyens efficaces pour trouver et motiver des patients à participer, nous intègrerons cette donnée à notre concept”, enchaîne Mira Zuidgeest, chercheuse à l’UMC Utrecht et directrice adjointe en charge de l’innovation chez Julius Clinical.
Une recherche à l’épreuve du futur
Le recours aux nouvelles technologies – applis, capteurs, consultations à distance, etc. – facilite non seulement la participation des patients aux travaux de recherche, mais accroît aussi la probabilité d’obtenir des réponses fiables.
Les nouvelles technologies peuvent également induire des économies et un gain de temps considérables. “Lorsqu’un chercheur effectue un test à l’hôpital, les valeurs doivent encore être introduites dans l’ordinateur et contrôlées par quelqu’un d’autre. Pour l’instant, c’est la règle… mais si les valeurs sont mesurées et transmises directement au chercheur par un dispositif portable, il est possible que ce contrôle devienne superflu.”
L’UMC Utrecht espère, par ces recherches, apporter sa contribution au nécessaire renouveau de la recherche clinique. “Tout le monde s’accorde à dire que l’ancienne approche n’est plus viable à long terme, mais nous ne savons pas encore vraiment comment va se présenter l’avenir. Nous voulons y substituer une alternative à l’épreuve du futur. C’est pour cette raison que nous collaborons de manière intensive avec toutes les personnes concernées – le législateur, l’industrie pharmaceutique, les associations de patients, les prestataires de soins et les PME du secteur”, résume Rick Grobbee.