Ces 17 et 18 avril, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) et le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) organisaient une conférence sur les besoins en matière de soins de santé. Cette conférence, placée sous le signe de la présidence belge du Conseil de l’UE, visait à réorienter la recherche et l'innovation en santé vers les besoins les plus critiques des patients et de la société.
Au sein de l’Union européenne, des moyens publics considérables sont investis pour répondre aux besoins des patients. Ils recouvrent le financement de la recherche sur des interventions de soins innovantes, des mesures incitatives pour encourager les entreprises (pharmaceutiques et autres) à développer des produits répondant à des besoins non rencontrés (sous la forme de financements directs, de subventions ou de mécanismes réglementaires), les marchés publics et les remboursements. Les décisions concernant l'autorisation et le remboursement des interventions de santé sont souvent dictées par l'offre, initiées par un développeur, plutôt que basées sur des priorités préalablement définies et fondées sur des preuves quant aux besoins des patients et de la société.
"Les produits pharmaceutiques ne sont qu'une possibilité parmi d’autres pour répondre aux besoins non rencontrés liés à la santé ; une politique d'incitation globale devrait partir des besoins réels plutôt que des solutions supposées.", a précisé Pedro Facon, administrateur général adjoint de l’INAMI. Cette réorientation nécessite un changement significatif dans la manière dont les fonds publics sont alloués et utilisés.
La conférence a également servi de plateforme pour débattre des mécanismes permettant de mieux aligner la recherche et le développement sur ces besoins non rencontrés. Plus de 250 participants ont assisté à la conférence, dont notamment des représentants d’États membres, des institutions européennes et d’autres organisations internationales, d’organisations de patients, et du monde universitaire. Ils ont discuté du financement intelligent de la recherche et des incitations réglementaires, ainsi que du remboursement des interventions de santé ciblant des besoins non rencontrés.
"Nous devons avoir une approche coordonnée et ciblée des mesures de type 'push and pull', comme le financement de la recherche ou les incitations réglementaires, pour guider efficacement la recherche et parvenir à des décisions fondées sur des preuves", a expliqué Hugues Malonne, administrateur général de l’AFMPS.
L'avenir semble prometteur si les propositions émises lors de la conférence se concrétisent. La mise en place d'une infrastructure de recherche européenne indépendante est une priorité. "Les preuves scientifiques sur les besoins non rencontrés des patients et de la société sont essentielles pour identifier les cibles et les priorités pour l'innovation et la politique de santé", a affirmé Ann Van den Bruel, directeur général du KCE.
Pour les participants, cette conférence marque une étape cruciale vers une prise de décision en santé publique plus adaptée aux besoins réels des citoyens, facilitant une meilleure allocation des ressources et un impact positif sur la qualité de vie des Européens. Un consensus s'est dégagé sur la nécessité d'une action coordonnée au niveau de l'UE pour mettre en œuvre ces changements stratégiques.
> Plus d'informations sur la conférence