L'Institut de médecine tropicale (IMT) d'Anvers a développé un nouveau planificateur de routes. Il a pour but d'estimer les temps de trajets nécessaires jusqu'aux urgences obstétricales dans les grandes villes du continent africain et est destiné aux décideurs politiques.
"Il n'y a souvent pas une minute à perdre" lors d'urgences obstétricales, rappelle l'IMT. "Le temps de trajet vers l'hôpital est un élément crucial" dans les chances de survie de la mère et de l'enfant, et "les systèmes de navigation existants ne sont pas suffisamment fidèles aux réalités des villes africaines."
Mauvaises routes, quartiers construits de manière chaotique et embouteillages rallongent le temps de trajet par rapport aux estimations des navigateurs. Ce nouveau planificateur tient ici compte de nouvelles variables comme les heures de pointe, la distance de l'hôpital en fonction du choix de la patiente (public ou privé). "Même en cas d'urgence, les femmes enceintes ne choisissent pas forcément l'hôpital le plus proche, mais celui où elles sont sûres qu'elles recevront les meilleurs soins", explique Lenka Be?ová de l'IMT. À l'avenir, le planificateur intégrera aussi des critères tels que le coût et la qualité des soins, les inondations, la chaleur extrême, les conflits et l'ac cessibilité des ambulances.
C'est principalement aux décideurs politiques que s'adresse ce nouvel outil. Il doit leur servir à identifier les goulets d'étranglement via le tableau de bord de Google, partenaire du projet via Google Earth.
Les données actuelles montrent que même dans des circonstances de trajet idéales, la plupart des femmes enceintes qui vivent dans de grandes villes doivent voyager en moyenne 45 minutes pour arriver dans un hôpital public. Un temps de trajet fortement rallongé durant les heures de pointe.