Les hôpitaux universitaires jouent un rôle central dans les soins de santé aujourd’hui. En exclusivité pour le Spécialiste, Chantal De Boevere, secrétaire générale de la Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique, (CHAB) a répondu à nos questions sur l’avenir, le financement, les défis, les MACCS.....
La CHAB a souvent tiré le signal d'alarme sur le financement des hôpitaux académiques. Où en êtes vous aujourd'hui?
Compte tenu de la clôture du budget des soins de santé, peu de choses ont changé sur le plan financier. Lors de la précédente législature, plusieurs économies ont été effectuées, qui ont été particulièrement lourdes pour les hôpitaux académiques, entre autres parce que les médecins spécialistes étaient salariés. Entre-temps, cependant, la CHAB a gagné en visibilité et est devenu un partenaire incontournable.
Quels sont aujourd’hui les besoins des hôpitaux académiques selon vous?
« La CHAB demande d’ancrer un financement axé sur l’avenir via le financement B7 existant, afin de pouvoir poursuivre des investissements à long terme dans des soins de référence d’excellente qualité, de la recherche et de l’innovation. Aujourd’hui, les hôpitaux académiques fournissent 15% des soins en Belgique et sont impliqués dans près de 85% de la recherche médicale effectuée dans notre pays. Au niveau des soins cliniques, les hôpitaux académiques ont un rôle essentiel dans la médecine de référence et dans la médecine de troisième ligne qui sont liées à des programmes de recherche. Celles-ci demandent une approche diagnostique et thérapeutique spécialisée par une équipe interdisciplinaire et/ou un investissement dans une infrastructure et des appareillages spécifiques et onéreux. Ceux-ci s’accompagnent d’investissements dans la recherche clinique et fondamentale et la formation. Avec les investissements, de nouveaux traitements et de nouvelles méthodes diagnostiques sont développés.
Avez vous vos apaisements en matière d’intégration des hôpitaux académiques dans les réseaux ?
La CHAB souhaite vivement que le Ministre fédéral de la santé se penche sur les fonctions de soins suprarégionales et les fonctions universitaires. L’organisation des fonctions suprarégionales et universitaires ne relève pas des 25 réseaux locorégionaux. La CHAB pense que les fonctions de soins qui s’appuient sur des programmes de recherche et/ou l’évaluation nécessaire doivent de préférence démarrer dans un contexte de recherche universitaire, puis être déployées vers les autres hôpitaux. Cela peut avoir un impact important sur la qualité et le financement des soins. La CHAB est convaincu que le ministre le fera d'une manière scientifique et étayée.
Comment cela se passe t-il avec la réforme concernant la formation médecins assistants candidats spécialistes ?
La CHAB se félicite de l'accord conclu en mai 2019, qui établit un cadre spécifique et stable pour le MACS. Cependant, étant donné le grand nombre de MACs (en chiffres absolus) dans nos hôpitaux académiques, cela représente un effort financier important. Jusqu’à présent, les maîtres de stage universitaires prennent sur eux la coordination de la formation de plus de 5.000 candidats-spécialistes. Nous souhaitons que les futures adaptations du statut et de la rémunération, comme demandé par les associations de MACS, soient impérativement compensées par un budget supplémentaire, comme ce fut le cas pour les médecins généralistes. Enfin, l'accord a été bien suivi et s'il y avait encore des endroits où ce n'est pas le cas, il faudrait faire une médiation.
Tissez-vous des ponts novateurs avec la médecins générale?
Dans plusieurs programmes de soins, le médecin généraliste est étroitement impliqué. Pour le suivi, le patient est toujours renvoyé au médecin généraliste et dans les programmes de soins innovants, la première ligne est étroitement impliquée.