L’hospitalisation de jour poursuit sa croissance. Elle représente actuellement 57,4% du total des hospitalisations. Les experts de l’étude Maha, qui analysent la santé financière et l’activité médicale des hôpitaux, expliquent les raisons de ce succès.
«Le nombre d'hospitalisations classiques n'a toujours pas retrouvé le niveau de 2019, l’année précédant la crise du Covid-19 », commente Véronique Goossens, chief economist chez Belfius. «Malgré la légère remontée de ces dernières années, le nombre d'hospitalisations classiques est encore inférieur de 6,4% à celui de 2019. Le recul s'observe dans tous les types de services, exception faite de la gériatrie et de la pédiatrie. Par ailleurs, la durée de séjour en cas d’hospitalisation classique est plus courte, s’élevant à présent à 5 jours en moyenne. » Seulement 20% des hôpitaux ont augmenté le nombre de leurs hospitalisations classiques depuis 2019.
Meilleur financement
Et d’expliquer que les mesures permettant de réaliser et de financer plus d’interventions en hospitalisation de jour ont eu en effet remarquable sur l’augmentation de cette activité. «Le système de financement de l’hôpital de jour est devenu plus encourageant. Le point de bascule est l’évolution des technologies médicales et du matériel. Nous risquons toutefois d’avoir un problème pour financer ce matériel en raison de la situation financière des hôpitaux», explique le Dr Philippe Devos. « N’oublions pas aussi que le patient doit être d’accord pour être hospitalisé en One Day.»
Le directeur général d’Unessa ajoute qu’en 2022 certains patients effrayés par la crise sanitaire ont préféré éviter de se rendre à l’hôpital, privilégiant l’hospitalisation de jour, et qu’il y avait aussi des délais d’attente plus longs pour l’hospitalisation classique puisque que 5% des lits hospitaliers étaient fermés à cause du manque de personnel.
Ce sont principalement les hospitalisations de jour dans les services de chirurgie qui augmentent fortement. Elles représentaient 42% de l’augmentation totale de 57,4%. Le reste (15,4%) étant l’hospitalisation de jour non-chirurgicale (hors mini-forfaits). «Sur la base des données de l’enquête portant sur le premier semestre de 2023, nous estimons qu’elles s'accroissent de pas moins de 22% cette année », annonce Véronique Goossens. «Le manque de personnel pousse les hôpitaux à intensifier leurs hospitalisations de jour. La politique des autorités a en tout cas pour objectif de réaliser un glissement des hospitalisations classiques d’une durée plus longue vers les hospitalisations de jour.»
L’étude montre que le virage ambulatoire est plus important à Bruxelles (65,8% des hospitalisations de jour sur le total des admissions) et en Flandre (69,6%) qu’en Wallonie (59,5%).