Alors que le samedi 13 avril prochain, Vivalia et la Province de Luxembourg organiseront les assises de l’eSanté, le groupe hospitalier Vivalia, sous la houlette du Dr Alexandre Hebert, Directeur général aux Affaires médicales, poursuit sa réflexion et ses investissements en matière de santé numérique. Avec des actes concrets comme notamment avec l’arrivée du Dr Giovanni Briganti pour lancer de nouveaux projets utilisant l'IA.
"Mon rôle est de créer une dynamique porteuse pour les années à venir pour l’hôpital, les médecins et les soins apportés au patient. Au vu des ressources humaines et de l’importance de l’attractivité des ressources médico-soignantes, il est essentiel de trouver des solutions innovantes afin de faciliter le travail de nos équipes."
Les spécificités de Vivalia renforcent cette réflexion : "Nous travaillons sur un large territoire, ce qui est un réel point d’attention en termes de dimensionnement. On doit trouver des solutions facilitatrices pour notre patientèle, nos médecins et nos infirmières. L’IA et le développement des nouvelles technologies peuvent nous aider à alléger le travail administratif, logistique... Des investissements à ce niveau peuvent nous permettre de rediriger, là où cela est essentiel, les compétences humaines et les relations avec le patient. Nous voulons redonner du temps à nos équipes pour le contact direct avec les patients."
Deux projets importants
Cette démarche est en cours : "Nous avions évidemment déjà commencé, mais nous voulions l’intégrer de manière raisonnée et au bon moment pour éviter les maladies de jeunesse." Pour lui, le juste momentum est arrivé : "Sur différents sites en même temps, l’IA nous permet de rapprocher les spécialistes et de donner des disponibilités au corps médical en fonction des besoins et des avis spécialisés."
Des actes concrets sont posés notamment avec l’arrivée du Dr Giovanni Briganti, candidat spécialiste en psychiatrie, Lead AI4Health d’AI4Belgium, titulaire de la Chaire IA à l’université de Mons, chargé de cours en santé digitale au département des sciences cliniques de la faculté de Médecine de l’ULiège. "Nous avons deux gros chantiers qui étaient en cours avant l’arrivée du Dr Briganti. Nous voulions assurer pour l’ensemble des services d’urgence la possibilité de donner des avis spécialisés à distance. Notre objectif, à ce niveau, est de rassembler les équipes puisque dans le modèle Vivalia 2025, Marche et au nord et Habay-Houdemont au centre-sud, doit nous permettre de rapprocher les équipes par des moyens innovants pour donner des avis spécialisés, par exemple, dans la psychiatrie (à Bertrix, une grande partie de nos psychiatres y travaille) pourrait donner un avis précis (on a aussi des équipes et des lits de psychiatrie à Virton) ... Notre service informatique et le collège des directeurs médicaux travaillent sur le dossier pour trouver des solutions techniques et informatiques pour faciliter le contact entre les spécialistes."
Le second chantier concerne l'utilisation de l'IA en radiologie aux urgences : "Des tests sont réalisés avec des sociétés de détection de fractures sur les radios. Ce procédé a reçu l’aval des radiologues et les urgentistes que nous avons questionnés."
Des investissements ciblés
À ces deux chantiers, d’autres vont s’ajouter : "Avec le concours du Dr Briganti, nous allons lancer un marché pour trouver une solution d’incubateur d’IA. Nous allons lancer un appel à candidatures. Pour moi, l’IA doit en effet avoir un rôle de liant et fédérateur avec les équipes. Cela doit nous aider à affronter les défis de demain. Le Dr Briganti, pour sa part, est une personne qui cumule deux compétences majeures : il a une bonne connaissance du secteur hospitalier comme médecin et il est aussi un expert reconnu dans l’IA dans le domaine de la santé. Nous lui permettons de faire le lien entre les applications, les supports de l’industrie pharmaceutique et des start-ups. Ces différents aspects nous permettent de répondre à un besoin structurel de nos équipes. Le Dr Briganti nous aide aussi à répondre à des appels à projets qui nous permettent de financer des projets et de nous mettre en contact avec le secteur."
L’indispensable adhésion
Sur le terrain, les médecins de Vivalia sont ouverts aux différents projets : "Il n’y a pas une unanimité sur l’adhésion, mais de manière globale, nous constatons un soutien et une volonté d’avancer de la part du corps médical. Quand les projets sont bien expliqués et bien argumentés, ils sont bien accueillis par le corps médical. Je rappelle d’ailleurs que l’IA, il ne faut pas en faire pour en faire. Cela doit avoir une réelle pertinence pour soulager les équipes et leur permettre de se recentrer sur la relation humaine avec le patient…tout en réduisant la surcharge administrative. Continuant à avoir une activité physique aux urgences, je me rends compte que la reconnaissance vocale nous permet de gagner du temps dans les rapports, des moyens de communication efficaces avec les spécialistes, les généralistes…"
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