Alors que le bureau de son conseil d'administration a été reconduit avec les Dr. Elise Simonin, Dr. Sami Barrit et Dr. Alexandre Niset, la DeMeff entend poursuivre ses différents combats et notamment celui de la qualité du travail et du bien-être des MACS au sein du HUB. Ils l’ont fait récemment au travers d’une carte blanche publiée dans Le Soir dont voici l’essentiel .
"Face à un déficit historique de 20 millions d’euros pour l’année 2022, l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB) tente par tous les moyens de faire des économies de bouts de chandelle au détriment du personnel soignant. Dans une volonté de réduction des coûts, la direction du HUB cible d'abord les plus vulnérables. Les jeunes médecins sont particulièrement touchés, voyant leurs avantages historiques, comme leurs congés payés, disparaître. Des modifications de contrats entraînant des pertes salariales importantes, ne sont d’ailleurs communiquées que quelques jours avant la prise de poste. Parallèlement, des coupes budgétaires sévères affectent les services critiques, notamment les soins intensifs, avec une réduction du personnel soignant."
Rétrocéder les primes
Pour la DeMeff, un exemple est particulièrement parlant : l’acharnement de la direction du HUB pour récupérer les primes de ses jeunes médecins. "Ces primes, conçues pour compenser l'augmentation des coûts de la vie, seront versées directement aux médecins par le SPF Santé, dans une démarche délibérée visant à soutenir directement les professionnels de santé au grand dam de M. Witmeur qui souhaite une rétrocession de celles-ci."
Au fil de leur réflexion, il pointe Renaud Witmeur qui « ignore les appels au bon sens et un rappel à l'ordre ministériel de M. Vandenbroucke, il adresse un courrier autoritaire au personnel soignant, co-signé par son comité directeur et prétendant une concertation, juste avant l'échéance de la complétion des informations bancaires. L’objectif est clair : oblitérer la fronde pour précipiter la décision des soignants de rétrocéder leurs primes. »
Ils tiennent aussi à rappeler l'étude MAHA de cette année qui souligne une réalité déconcertante : les soignants ne représentent plus que 53% de la masse salariale de nos institutions de soins, laissant la part belle aux personnels administratifs, toujours en croissance. "Les mesures d'économie du HUB, visant à réduire modestement son déficit de 20 millions d'euros, se font au prix fort : le bien-être du personnel, la qualité des conditions de travail et, finalement, celle des soins aux patients. Ce conflit entre nécessités financières et éthique doit être abordé pour maintenir l'intégrité et la motivation des soignants mais aussi l’attractivité de nos hôpitaux désertés des professionnels de la santé épuisés. Les pratiques actuelles du HUB insufflées par son gestionnaire M. Witmeur ne sont que le symptôme d’un système de santé malade ; elles confirment nos craintes antérieures sur l'influence politico-administrative dans la gestion des soins de santé, rappelant d'autres affaires problématiques dans notre pays."
Contacté par nos soins à propos de cette carte blanche, le HUB et Renaud Witmeur n’ont pas souhaité réagir.
Lésé.e par le HUB vis-à-vis des primes ? Contactez-nous à prime-HUB@ladelegation.be.
— La Délégation (@ladelegation_be) December 7, 2023
Vous rencontrez des problèmes similaires dans d'autres hôpitaux ? écrivez à prime-INAMI@ladelegation.be.
Derniers commentaires
Harry Dorchy
11 décembre 2023L'HUDERF a aussi ponctionné indument des sommes versées pour les Conventions de diabétologie et pour mes charges d'enseignement à l'ULB.
Pendant des années, l'HUDERF n'a pas attribué, à ma Clinique de diabétologie, tout le personnel prévu dans les Conventions de diabétologie avec l'INAMI en fonction du nombre de patients avec un DT1, et pour lesquels un forfait était versé directement à l'HUDERF. Lors de ma retraite définitive (fin 2017), nous suivions près de 1000 patients avec un DT1, enfants et adolescents (convention avec l'INAMI n° 7.86.708.59), jeunes adultes (convention avec l'INAMI n° 7.86.011.77). Le plan stratégique demandé par la/les direction/s de l'HUDERF pour 2017-2021, basé sur des chiffres exacts vérifiables, prouvait qu'au 1er novembre 2016, il manquait 5,42 ETP (dont 1,62 ETP médecins) alors que l'INAMI versait à l'HUDERF leur rémunération! Cette anomalie durait depuis des années et provoquait une surcharge de travail pour toute l'équipe pluridisciplinaire. Malgré le risque de sanction (art 11, §2 de la convention), comme l'INAMI n'a jamais exercé de contrôle, rien n'a changé!
En prime (sans mauvais jeu de mots), l'HUDERF a fait pareil en empochant directement l'argent versé par l'ULB pour mes charges d'enseignement, car cette activité n'était pas directement "rentable" pour l'hôpital, prétendait la direction, alors que notre activité clinique en diabétologie pour enfants & adolescents diabétiques était la plus importante du pays et que l'équipe était sous « staffée » (voir le § précédent).
Il est exact que l'influence politico-administrative dans la gestion des soins de santé devient discrétionnaire, avec un cadre pléthorique rétribué par les honoraires médicaux. Il est instructif de consulter Cumuléo pour certains d'entre eux.