Les Mutualités Libres publient leur rapport pour 2021. L’accent y est mis sur la modernisation et sur l’adaptation aux problématiques nouvelles. Il est question de difficultés apparues voici quelques années, comme l’accessibilité à un système de santé complexe. Mais les crises récentes, comme le Covid, sont bien sûr en point de mire également.
Certes, on peut attendre d’un rapport annuel qu’il fournisse des chiffres attestant de la bonne gestion d’une entreprise ou d’un organisme. Et celui des Mutualités Libres pour 2021 nous en fournit, encore qu’il ne s’agisse pas de finances mais plutôt structure : nombre d’affiliés (2.254.340 soit 26.332 en plus que pour 2020), nombre de nouveaux collaborateurs 102), etc. Par rapport à l’ensemble des unions nationales mutuellistes, les Mutualités libres représentent 18,28% des bénéficiaires dans le régime général et 30,41% dans le régime indépendant. La dotation maximale pour 2021 était de 217.155.182 euros, soit près de 20% de l’ensemble des organismes assureurs. Mais ce qui frappe à la lecture du document d’une quarantaine de pages, c’est qu’il reflète un dynamisme évident. Entamée depuis une dizaine d’années, la restructuration des mutualités libres a abouti à trois entités régionales, avec une meilleure insertion sur le terrain, une économie d’échelle et un renforcement de l’expertise. La visibilité du groupe a également été renforcée.
Face aux nouveaux défis
Le document écrit est accompagné d’une vidéo publiée sur YouTube, dans laquelle Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres, reprend les grandes lignes de l’évolution décrite dans le du dossier écrit. Il évoque le fait que la crise sanitaire a accéléré la transition digitale de l’organisme qu’il dirige. C’est presque une banalité, tant ce fut le cas pour nombre d’entreprises et organismes. Mais, ajoute-t-il, cette crise a aussi montré que le digital ne correspond pas à tous les publics et à toutes les questions. Sur cette toile de fond, les Mutualités Libres affichent leur volonté des de s’attaquer à des problématiques actuelles. La jeunesse, la santé mentale, la prévention feront ainsi l’objet d’une attention accrue. L’incapacité de travail de longue durée, qui touche 10% des employés, bénéficiera aussi d’efforts accrus. De nouveaux services de proximité, financés par le gouvernement fédéral et les entités régionales, ont été instaurés pour sensibiliser le public non seulement à la crise du COVID ainsi qu’à d’autres problématiques. Cela a eu un réel impact pour ces catégories de personnes. Et pour ce qui est de la jeunesse, un symposium totalement virtuel a été organisé en décembre pour mieux comprendre l’impact de la pandémie sur le bien-être mental et la résilience des jeunes. Il est apparu que l’impact sur la vie sociale et le bien-être mental était plus important chez les filles que chez les garçons. En cas de problèmes mentaux, 1 jeune sur 3 (36 %) a trouvé difficile de demander de l’aide.
Un souci de proximité
Les Mutualités Libres, si on en croit la communication de leur directeur général, elle aussi reprise dans le rapport complet, ont bien pris conscience que le système des indemnités est complexe et peu lisible pour les affiliés. Et même en deçà des démarches administratives, un certain nombre de citoyens se sentent perdus dans la complexité du système de santé. En collaboration avec d’autres mutuelles, des « Community Health Workers » ou facilitateurs de santé, ont été mis en place. Leur mission est d’orienter au mieux les personnes vers les acteurs institutionnels de soins et de bien-être et de les aider à utiliser les services de santé. Cela a d’abord concerné les seniors et les bénéficiaires d’intervention majorée, dans une optique prioritaire de sensibilisation au COVID et à la vaccination. Puis la cible a été élargie aux personnes de 35 à 45 ans. Par ailleurs, une série de conventions (MédicoMut, Dentomut, convention avec les logopèdes et les kinésithérapeutes, …) ont été signées mais c’est dans un cadre plus large que celui des seules Mutualités Libres.
Bernard Geubelle directeur général adjoint rapporte dans une autre séquence vidéo que la collaboration entre les organismes assureurs s’accélère, surtout grâce à des collaborations bilatérales. Ainsi, dans le cadre de l’opération OpenMind, les Mutualités Chrétiennes (MC)pourront utiliser le moteur de calcul des indemnités. Avec Openzorg, ce sont les Mutualités Libres qui se serviront des applications des MC dans le fonctionnement de la « Zorgkas », une cotisation annuelle obligatoire pour toute personne qui vit en Flandre. Les sommes ainsi prélevées servent à venir en aide à plus de 300.000 personnes fortement dépendantes.
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