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Depuis le 16 août, un nouveau plan de mobilité a été mis en place dans le centre-ville de Bruxelles. Il est baptisé #goodmove. C’est plutôt #badmove » a tweeté le Dr Sam Ward de la clinique St Jean qui a alerté avec une photo sur la situation. " Une ambulance a mis 8 minutes pour effectuer 100 mètres la semaine passée, et pour une autre, les soignants de l’ambulance ont sortis le patient sur un brancard et l'ont amené à pied à l’hôpital. !”
Le Dr Sam Ward, urologue à la Clinique Saint-Jean, est très inquiet : « Avec ce nouveau plan de circulation à Bruxelles, ce ne sont pas que les citoyens et les employés qui sont bloqués… mais aussi le urgences avec le SAMU et le SMUR. »
La situation est sérieuse
Aujourd’hui, la situation est jugée très sérieuse. La direction de l’hôpital Saint-Jean a envoyé une lettre aux autorités de la ville de Bruxelles ainsi que le commissaire du SPF santé qui monitore les délais des ambulances. Là, il y a un problème nous confie un médecin: “une ambulance a mis 8 minutes pour effectuer 100 mètres la semaine passée, et pour une autre, les soignants de l’ambulance ont été obligés de sortir le patient sur le brancard. Ils l'ont amené ensuite à pied à l’hôpital. !”
Réactions et actions de la ville
L'échevin bruxellois de la Mobilité, Bart Dhondt ( Ecolo-Groen ) est conscient des problèmes sur le terrain : « Nous avons encore une réunion demain/mardi pour améliorer la situation. Je rappelle qu’à terme le Plan #Goodmove va améliorer l’accessibilité des hôpitaux et la mobilité des ambulances (amélioration du temps d’intervention). Toutefois, c’est vrai que dans la première phase, nous avons connu des problèmes de mobilité à l’hôpital Saint-Jean principalement. Pourtant, nous avons eu avant la mise en place du plan, un travail de préparation avec les services de SIAMU. On a eu des réunions avec les experts de mobilité de Saint-Jean et on a déjà fait des adaptations pour améliorer la mobilité des ambulances. »
Il ajoute : « Enfin, je rappelle que le plan #goodmove entend améliorer la santé de tout le monde puisque nous rendons la ville plus accessible à la marche à pied et à la pratique du vélo. On rend enfin nos villes plus sécurisées avec moins d’accidents de voiture. »
Du côté de l’hôpital Saint-Pierre, on constate aussi un impact sur la mobilité des ambulances : « Nous avons des discussions avec la ville de Bruxelles. On cherche des compromis à l’amiable par rapport à nos sites et au travail de notre personnel et de nos ambulanciers. »
Problème de parking
Ce plan a un autre impact sur les médecins: Depuis le début du plan #goodmove de nombreux médecins de Saint-Jean vont se garer au parking Rogier pour ne plus être enfermés dans le quartier du Pacheco. Une médecin de l’hôpital s’étonne et avoue son incompréhension: “Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils font tous les travaux en même temps. Ils auraient pu attendre 6 mois de plus et ne pas le faire en pleine rentrée scolaire. Il faut se rendre compte qu’entre la Basilique et le Palais Royal, cela n’avance pas. C’est scandaleux.”
Quelles solutions
Que veulent en réalité les médecins et les urgentistes sur le terrain à Saint-Jean par exemple? « Nous voulons le changement de sens pour que l’on puisse sortir normalement du quartier. Actuellement, la seule chose qui a changé, c’est que le feu au niveau de Pacheco a été mis en clignotant, mais le problème, c’est que l’on est coincé au niveau de la petite ceinture. Trois policiers sont venus pour organiser la circulation, mais cela ne suffit pas” ajoute le Dr Sam Ward
Du côté de Saint-Pierre, on s’inquiète pour l’implantation des Alexiens (ex-César de Pape) où la situation est déjà très compliquée nous confie un médecin: “Nos conditions de travail se dégradent avec ce plan pour ceux qui ne peuvent pas venir à vélo ou en transport en commun. Comment les gens peuvent-ils venir se soigner au centre de Bruxelles maintenant? ”
Perte de patients
Un médecin particulièrement fâché nous dit inquiet : “Veut-on la mort des hôpitaux du centre de Bruxelles? Les patients vont aller se soigner à Erasme et à Saint-Luc... C’est grave pour notre survie.”
A cette interrogation, l'échevin bruxellois de la Mobilité, Bart Dhondt répond très clairement : « Il n’en est pas question. Nous tenons à nos hôpitaux dans le centre de la ville. Nous mettrons tout en oeuvre pour qu’ils puissent travailler dans les meilleures conditions et qu’ils soient accessibles à tous les patients. »
A suivre ...
Derniers commentaires
Francois Planchon
06 septembre 2022La démocratie, c'est consulter AU PREALABLE... les acteurs de terrain... par ordre de leur utilité publique.
Et les services d'urgence, dont les hôpitaux, les ambulanciers, les soins à domicile, les médecins généralistes étaient et sont des interlocuteurs privilégiés, il me semble...
Ont-ils été consultés ? Non à première vue...
Franchement, si ce n'était pas anti-déontologique, on devrait dresser une liste noire des élus qui ont rédigé et vôté ce plan de mobilité, et les bannir des bénéficiaires des soins et transports en ambulance, tant qu'ils ne consultent pas les acteurs de terrain pour rectifier de toute urgence la situation invivable qu'ils ont créé...
On devrait aussi comptabiliser les heures et pertes financières qu'ils ont causé et leur en réclamer collectivement et solidairement l'indemnisation...
Si il y a des décès ou séquelles suite à ces blocages des services médicaux d'urgence, une information est à donner aux patients lésés et aux ayant droits des personnes décédées, pour une procédure en responsabilité civile et pénale. Un accord peut être pris avec un cabinet d'avocat pour un payement au pourcentage des résultats avec des actions groupées... comme l'a fait avec succès le cabinet Déminor pour des milliers d'actionnaires dans l'affaire "Fortis".
Arrêtons de subir sans réagir : il est évident que toutes les procédures n'aboutiront pas, mais bien ciblées et répercutées dans la presse, elles peuvent au moins discréditer les responsables de ce chaos, pour les priver de tout futur politique...
Le déni de démocratie est une calamité qu'il faudra bien un jour éradiquer...
Pour suggestion(s)...
Yves HESTERMANS
05 septembre 2022Cette situation ne m'étonne pas et est proprement scandaleuse.
Des politiciens aux commandes de la Région et de la Ville, originaires de Beveren, Ostende ou Anvers savent mieux que les Bruxellois de souche comment il faut régler le problème de l'immobilité à Bruxelles!!!
En somme, on veut faire le bonheur des bruxellois sans demander leur avis. De la pure "écologie" dogmatique, sans la moindre réflexion.
Bientôt, on remplacera les ambulances par des vélos cargos; encore faudra-t-il qu'ils puissent circuler dans les carrefours rétrécis, à coups de millions d'euros (un pognon de dingue...), de notre capitale.
A Ixelles, ce n'est guère mieux: pont Arnaud Fraiteur fermé dans un sens: cela dégage un quartier, mais reporte la circulation dans les communes voisines. Belle mentalité!
A Ixelles toujours, je vous engage à circuler en vélo dans l'Avenue Molière, qui traverse 3 communes. A Forest et Uccle, le revêtement est souvent correct. A Ixelles, ce ne sont pas des nids de poule, mais des poulaillers entiers. Alors, oui, vive la "mobilité douce" qui donne beaucoup de travail aux orthopédistes....
Yves DERNIER
05 septembre 2022Bruxelles ne se résume pas à Bruxelles commune
J'habite Ixelles et si je suis appelé à 19h pour un anévrisme à brugmann horta je mettrai plus d'une heure car la petite ceinture est engorgée puisque cest la seule voie Nord sud.....par ailleurs en travaux avec des tunnels croulants.... Quelle différence avec les syndicalistes bloquant le pont à Liège.... si ce n'est qu'ici c'est tous les jours. Je peux déménager mais pas de chance mais à été transférée de Bordet à Érasme par les mêmes idéologues....