Marc Noppen , représentant des hôpitaux Universitaires, Donald Claeys du GBS , Thomas Gevaert, de l'ASGB, Nathalie Lionnet (Setca) et Yves Hellendorf (CSC) étaient entendus mercredi par la commission Santé de la Chambre dans le cadre du projet de réforme du financement des hôpitaux portée par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit).
Entendu mercredi après-midi, Marc Noppen, représentant du réseau des sept hôpitaux universitaires (CHAB) et CEO de l'UZ Brussel, a jugé que "la finalité de ces réseaux est peu claire", indiquant que ces institutions n'étaient pas demanderesses de ces synergies. Au-delà du financement hospitalier strict, il a réclamé "un financement stable et suffisant pour nos missions clés", dont les missions académiques et de recherche.
Le Groupement Belge de Médecins Spécialistes , représenté par Donald Claeys a de son côté fait part de son "enthousiasme relatif" quant à la réforme projetée. Thomas Gevaert, du cartel de représentants de médecins ASGB, a pour sa part insisté sur la future "co-gouvernance" du système.
Les syndicats ont appelé à revoir les normes d'encadrement des patients dans les hôpitaux. "Une réforme du forfait (par hôpitaux) pourquoi pas, mais il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que l'activité technique", a indiqué Mme Lionnet. Selon elle, "les travailleurs sont en recherche de sens. Il faut réhumaniser le soin, ce qui permet aussi de faire une carrière plus longue (dans le secteur)." La représentante du syndicat socialiste a dès lors appelé à "aussi penser au financement de tout ce qui est invisible", appelant à porter une attention particulière au travail de nuit où seuls les patients lourds seraient encore présents suite au recours accru à l'hôpital de jour. "Le consensus international est de huit patients par infirmier. En journée, on y est peut-être, mais on oublie qu'une journée, c'est 24 heures."
De son côté Yves Hellendorf a estimé que la vision du ministre Vandenbroucke restait orientée sur l'aspect médical et particulièrement hospitalier. Il a reproché l'absence d'intégration des représentants des travailleurs du secteur. Le représentant du syndicat chrétien a surtout fait part de ses craintes quant au projet de mise en place de réseaux. "Dire que les réseaux ne créent pas la fusion est un leurre", a-t-il jugé, craignant des externalisations de certains services, comme la cuisine. À ses yeux, si un hôpital externalise certains services, il doit perdre le financement prévu."
En conclusion, M. Hellendorf ne s'est pas dit "opposé en soi" à la réforme du paysage hospitalier. "Mais nous avons besoin, en complémentarité, d'un engagement concernant la révision de la norme de personnel." En outre, "s'il devait y avoir une flexibilité, notamment géographique, accrue, il faudra prévoir une compensation."
La commission Santé de la Chambre a ainsi conclu sa troisième et dernière journée d'auditions concernant la réforme portée par le ministre Vandenbroucke. Celle-ci semble globalement bien accueillie par les représentants du secteur. Plusieurs points d'attention ont toutefois été mis en évidence : la répartition entre le financement forfaitaire et le financement à l'acte, la crainte de devoir travailler sous enveloppe fermée (sous-financement) ou encore les modalités de mise en place des réseaux hospitaliers.
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