Plus de la moitié des professionnels de la santé sont enclins à pratiquer le « quiet quitting », selon une étude grecque récente. Les infirmières arrivent en tête de liste suivi de près par les médecins, ce qui inquiète les auteurs de l'étude.
Connaissez-vous le phénomène du « quiet quitting » ? Quelques recherches permettent d’en donner une définition assez claire : ce terme désigne la décision consciente des employés de prendre leurs distances avec leur travail. Ils s’investissent moins et ne sont plus ou peu joignables en dehors des heures de travail. Ce comportement peut ressembler à des symptômes de burn-out, mais il s'agit en réalité souvent d'un mécanisme de défense contre celui-ci. Les adeptes du « quiet quitting » fixent eux-mêmes leurs limites et le font de manière très consciente, en fournissant juste assez d’efforts au travail mais pas plus : ils travaillent uniquement pendant les heures payées contractuellement et se concentrent uniquement sur les tâches liées à leur fonction.
Lien avec le burn-out
Une équipe de chercheurs grecs a étudié cette tendance à travers une étude transversale impliquant au total 1 760 professionnels de la santé, dont 946 (53,8%) infirmières, 390 (22,2%) médecins et 424 (24,1%) autres professionnels de santé, tels que des dentistes, pharmaciens, sages-femmes, psychologues et kinésithérapeutes.
Bien que le phénomène du « quiet quitting » ne soit pas nouveau, il est davantage évoqué depuis la pandémie de Covid-19, constatent les chercheurs. Cependant, son ampleur parmi les professionnels de la santé n'avait pas encore été mesurée.
Les chercheurs ont évalué des variables sociodémographiques, le burn-out, la satisfaction au travail et la tendance au « quiet quitting ».
Dans le groupe étudié, 67,4% des infirmières se sont révélées être des « quiet quitters », contre 53,8% des médecins et 40,3% des autres professionnels de la santé. Un niveau de burn-out plus élevé conduisait à plus de « quiet quitting », tout comme une moindre satisfaction au travail. Les professionnels de la santé travaillant en rotation et dans le secteur privé étaient plus fréquemment concernés par ce phénomène. Une corrélation négative a également été observée entre l'expérience clinique et le « quiet quitting ».
Détecter et identifier
Détecter le « quiet quitting » et identifier ses facteurs de risque sont essentiels pour prévenir ou contrer ce phénomène, affirment les auteurs. « Notre étude fournit des informations à ce sujet et aide les gestionnaires et les organisations à identifier les adeptes du “quiet quitting”. Les décideurs et les gestionnaires doivent développer et mettre en œuvre des interventions, tant au niveau organisationnel qu’individuel. »
Les résultats de cette étude soulignent l'importance de stratégies ciblées pour améliorer la satisfaction au travail et réduire les niveaux de burn-out parmi les professionnels de la santé, dans le but de minimiser le recours au « quiet quitting » et de garantir une qualité optimale des soins.
Derniers commentaires
Nicolas Blankoff
08 aout 2024"Ils travaillent uniquement pendant les heures payées contractuellement et se concentrent uniquement sur les tâches liées à leur fonction"
Donc faire le travail pour lequel on est payé et selon les termes du contrat = quiet quitting ?
Dans quel monde vous vivez...?
Charles KARIGER
05 aout 2024Dès lors que la dispensation de soins à ses semblables est considérée comme une activité industrialisée, que les soins sont devenus « des MARCAHANDISES COMME LES AUTRES », tarifées, chronométrées, planifiées, évaluées par des « CONSOMMATEURS de SOINS », réparties par des « SPECIALISTES » qui, avant tout ne soigneront jamais quelqu’un (ou ne devront jamais prendre la décision de cesser les soins), dès ce moment, il est inévitable et même souhaitable que les soignants deviennent le plus rapidement possible « DES TRAVAILLEURS COMME LES AUTRES ».
Protection des travailleurs, horaires fixes, congés, revenu garanti, véhicule de fonction pour les déplacements, 35 heures, etc. Dans un véritable « SYSTEME de santé », ils y ont certainement droit.
Le « PEUPLE » l’a voulu ainsi, il l’aura. C’est déjà parti. C’est irréversible.
Ne pas le prévoir et ne pas y adapter dès à présent le "système"serait plus qu'une faute, une erreur.