Vice-présidente du Groupement belge des spécialistes et présidente de l’association des médecins spécialistes francophones du GBS, la pédiatre Marianne Michel, se présente à la présidence de l’association professionnelle qui regroupe les 32 unions professionnelles des médecins spécialistes.
« Il faut distinguer l’action du GBS de l’action syndicale et conserver notre autonomie», soutient la candidate à l’élection organisée le 20 avril. Stan Politis se présente également à la succession de Jean-Luc Demeere, qui a présidé le GBS durant 20 ans.
Pourquoi vous présentez-vous à l’élection pour la présidence du GBS ?
J’ai décidé en février 2024 de me présenter aux élections lorsqu’il y a eu des discussions en interne sur les nouveaux statuts de notre association . Suite à ces discussions, le président actuel a préféré retirer sa candidature. Neuf membres sur onze de l’organe d’administration journalière du GBS ont alors soutenu ma candidature en signant un document précisant que: « à la tête de l’organe d’administration, nous souhaitons des personnes qui n’ont pas de conflit d’intérêt avec la vision et les missions du GBS et un certain équilibre linguistique. L'organe d'administration a un président, un secrétaire-général, et un trésorier. Pour le bon fonctionnement du GBS, le cumul des fonctions doit être évité. »
Une de mes motivations principales est le maintien d’un équilibre au sein de notre bureau tant au niveau des compétences que du rôle linguistique. Le secrétaire général (Donald Claeys) et le trésorier (Stan Politis) étant néerlandophones, il est normal que la présidence soit assurée par un(e) francophone.
Si le trésorier se porte candidat, c’est accepter potentiellement le cumul de la fonction de trésorier avec celle de président. Cela pose un réel problème en termes de bonne gouvernance. En tant que négociateur de l’Absym, la candidature du Dr Politis pose aussi la question de sa neutralité pour le GBS.
Etes-vous active dans un syndicat médical ?
Je me suis affiliée à l’Absym juste après avoir obtenu mon diplôme de médecine, mais je n’ai pas de mandat d’administrateur pour l’Absym. On me l’a proposé, mais je n’étais pas disponible. D’autant plus, que j’exerçais déjà plusieurs mandats au GBS.
Je suis membre de l’Académie belge de pédiatrie et de la Commission d’agrément. Je participe également à la Commission paritaire médecins-hôpitaux et à la Commission de planification francophone, en tant que membre suppléante.
Une des raisons de ma candidature est de distinguer l’action du GBS de l’action syndicale et de conserver l’autonomie du GBS. Il n’est pas logique de faire un amalgame complet. Ce n’est pas de cette façon que nous allons les défendre de manière optimale les spécialistes.
Nous devons évidemment collaborer avec les syndicats médicaux. Nous travaillons sur des champs d’action qui sont différents. Le GBS soutient les spécialistes, à côté de l’action des syndicats médicaux.
Il est aussi important pour le GBS de bien collaborer avec les associations scientifiques. Elles sont au cœur des évolutions médicales et technologiques. Elles se préoccupent des méthodes de travail, de l’implémentation de l’intelligence artificielle… Nous avons créé des procédures de cotisations groupées pour faciliter l’adhésion des membres de certaines sociétés scientifiques aux unions membres du GBS.
Quels grands projets comptez-vous poursuivre si vous êtes élue à la présidence du GBS ?
Je vais m’inscrire dans la continuité, tout en développant certaines actions. Il est important de rappeler que le GBS est la seule association qui défend exclusivement les médecins spécialistes. Contrairement aux syndicats médicaux qui doivent obligatoirement compter à la fois des spécialistes et des généralistes. Nous ne pouvons pas perdre cette position de représentant des spécialistes. D’autant plus que nous pouvons prendre des actions à deux niveaux : pour l’ensemble des spécialistes et pour chaque spécialité, via les unions professionnelles spécifiques. Contrairement à la médecine générale, la médecine spécialisée n’est pas un bloc uniforme. Il y a des différences importantes entre les spécialités et, parfois même, au sein de chaque groupe.
Le GBS doit pouvoir suivre et défendre tous ces dossiers et être un interlocuteur de référence. Grâce à la méthode de concertation que nous avons mis en place depuis ces dernières années avec les unions professionnelles pour aboutir à des consensus, nous sommes parvenus à être un organe reconnu qui porte des idées et des projets. Par exemple, durant la crise sanitaire, nous avons joué un rôle important de relais pour connaître les problèmes auxquels les médecins étaient confrontés sur le terrain et établir la liste des interventions (non) urgentes. Nous avons également réalisé un important travail dans le cadre de la réforme de la nomenclature. Nous veillons également à maintenir un certain équilibre dans le système dans une période où les autorités mènent des réformes, qui sont demandées par les secteurs, mais qui remettent en question les systèmes de rémunération et de rétrocession.
> Découvrez l’intégralité de cette interview dans Le Spécialiste N°217.
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Alain Bachy
07 mars 2024L'engagement dans les organisations professionnelles demande du temps, parfois en soirée, n'est pas rémunéré (excepté jetons de présence et indemnités de déplacement), exige une bonne connaissance des dossiers.
Ceux qui s'y consacrent méritent félicitations et remerciements.