Trajectoire budgétaire pluriannuelle de l’assurance maladie 2022-2024 : 10 points à retenir 

Parmi les objectifs, celui de réduire de 2% la prévalence de burn-out chez le personnel soignant (avec une attention particulière aux médecins et infirmiers) et de 20% le pourcentage de médecins qui se disent constamment fatigués et stressés.

Le 7 février dernier, le comité de l’assurance et conseil général de l’Inami ont été priés de prendre connaissance du rapport sur le projet « Trajectoire budgétaire pluriannuelle pour l’assurance soins médicaux 2022-2024 ».  Différentes Task Forces et un comité scientifique ont été chargé de développer une méthodologie concrète afin d’intégrer des objectifs (de soins) de santé pour l’assurance maladie. Plus de 300 propositions ont été soumises par les commissions de conventions et d’accords, mais aussi par le monde universitaire, les instituts de recherche, les entreprises, les prestataires de soins de santé et les associations de patients. Cette Trajectoire budgétaire pluriannuelle de l’assurance maladie 2022-2024 entend « assurer l’accès aux soins de santé et à des soins de qualité pour tous, mais aussi plus de santé et de bien-être pour le plus grand nombre possible de personnes. La co-construction des soins de santé autour du Quintuple Aim placera également le bien-être des prestataires de soins plus au centre. » précise le rapport

Que retenir ? 

-L’objectif « ultime » du rapport final : il est de développer une vision stratégique à long terme et son opérationnalisation pour l’assurance maladie en vue de développer une politique de soins de santé plus cohérente et plus résiliente.  L'accord de coalition fédéral de 2020 contient, entre autres, les objectifs de santé publique suivants : « d'ici 2030, réduire d'au moins 25 % l'écart de santé entre les personnes ayant le nombre le plus élevé et le plus faible d'années de vie en bonne santé », « réduire de 15 % le nombre de décès évitables » et « retrouver une place dans le groupe des dix pays européens ayant le nombre le plus élevé d'années de vie en bonne santé ».  

-Amélioration de la santé mentale  : « diminuer de 10% le taux de suicide (par an, pour 100 000 habitants) d’ici 2030 ». Une des actions possibles : plus de soins psychiatriques, mais aussi soins somatiques pour les jeunes avec de problèmes psychiatriques 

-Lutte contre l’obésité : L'action « développement d'un trajet de soins pour enfants obèses » est inscrite au budget santé 2022 .

-Amélioration de l’efficacité des soins  : Objectif de processus : réduire les réadmissions (nouveaux épisodes d'hospitalisation) avec notamment un itinéraire de soins autour du patient avant et après une transplantation d'organe abdominal et le déploiement d'une meilleure réhabilitation pulmonaire et l'augmentation de la qualité de vie des patients concernés par l'amélioration de leurs capacités fonctionnelles 

-Amélioration de la centralité du patient :  Objectif de processus : 80 % des médecins généralistes disposent d’un DMI (Dossier Médical Informatisé), tiennent à jour le Sumehr de leurs patients et disposent de toutes les informations médicales (100 % d’ici 2023) 

-Amélioration de la continuité des soins :  La continuité entre l’hôpital et la 1ère ligne de soins (la répartition cohérente des tâches entre les différents prestataires de soins dans les différents contextes de soins) 

-Amélioration de la sécurité des soins  :  diminution de x points ou de x% de la prévalence des infections nosocomiales chez les patients hospitalisés L'amélioration de la sécurité et de l'efficacité des soins est étroitement liée à l'amélioration de l'efficience. Après tout, les deux contribuent à réduire les dépenses 

- Health Data Authority et dossier patient intégré et partagé en toute sécurité. Le Conseil général soutient la priorité portée par l'ensemble des prestataires de soins et des mutualités, à savoir la mise en place du dossier patient intégré, électronique et interprofessionnel dans un environnement sécurisé. Ce sera l'un des domaines prioritaires de la Roadmap eSanté et de la Roadmap Health Data 2022-2024. Au total, 29 millions d’euros ont été alloués à l’INAMI via le plan de relance européen, montant qui pourra être investi jusqu'en 2025 inclus

-Objectifs d’amélioration de l’efficience : Le coût total peut être réduit de quatre façons : par la prévention, la réduction de la quantité de soins en évitant des soins inappropriés (la surconsommation), la réduction du coût des soins engagés (par exemple par le recours à des soins moins coûteux ou par la régulation des prix) et la réduction des effets secondaires ou autres conséquences négatives qui engendrent des coûts de prise en charge supplémentaires. Quelques exemples d'objectifs possibles de soins de santé, c’est-à-dire objectifs de processus : diminution de la prescription d’antibiotiques de X % (objectif existant), diminution du nombre de patients polymédiqués, développement de l’hospitalisation de jour (pour une efficacité égale par rapport à l’hospitalisation classique) 

-Objectifs de soins de santé pour l’amélioration du bien-être des professionnels de santé :  Le rapport de performance du KCE se concentre principalement sur la disponibilité de suffisamment de prestataires de soins, ainsi que sur le fait qu’ils soient suffisamment qualifiés. Le cinquième objectif du Quintuple Aim est plus large que cela. 

Exemples d'objectifs possibles de soins de santé : 

-réduire de 2% la prévalence de burn-out chez le personnel soignant (avec une attention particulière aux médecins et infirmiers)

-réduire de 20% le pourcentage de médecin qui se disent constamment fatigués et stressés, réduire de X % le taux d’absentéisme du personnel soignant. 

Pour ce dernier point, les actions possibles sont les suivantes :  

-mettre en place une politique visant à alléger la charge émotionnelle et à favoriser le soutien social de la part de confrères (introduction d’un soutien psychosocial via un psychologue, introduction d’un point de contact central « agressions/comportements indésirables », introduction d’un système de remplacement, organisation d’un système de feed-back et envoi d’un questionnaire de monitoring annuel pour évaluer le bien-être de chaque médecin individuel 

-développer des outils d’évaluation des conditions de travail du personnel soignant  

-encourager la pratique de groupe ou la mise en réseau des pratiques solo -prévoir des honoraires corrects pour les prestataires de soins

> Découvrir le résumé du rapport

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