Une tumeur du col de l'utérus a été traitée par radiothérapie adaptative pour la première fois en Belgique, ont annoncé mercredi les Cliniques universitaires Saint-Luc dans un communiqué.
Il y a trois ans, les Cliniques universitaires ont réalisé pour la première fois une radiothérapie adaptative chez un patient dans le cadre du traitement de son cancer de la prostate. Fin février, une patiente âgée de 38 ans a démarré une procédure similaire, mais pour un cancer du col de l'utérus. Après 25 séances, "la patiente se porte très bien et poursuit sa prise en charge".
Le cancer a été ciblé grâce à un appareil spécifique développé par la firme Varian et acquis par le service de radiothérapie de Saint-Luc. La machine, baptisée l'Ethos, est un "accélérateur linéaire intégrant l'intelligence artificielle et tenant compte des modifications anatomiques" qui peuvent survenir durant la prise en charge, telles qu'un changement de volume de la tumeur, de la position et de la forme des organes ou encore des variations de poids du patient. "Ce système peut être utilisé pour tous les cancers proches du diaphragme qui bougent: prostate, utérus et estomac."
"En gynécologie, les tumeurs voyagent", a expliqué Dr Sophie Cvilic, radiothérapeute et oncologue spécialiste de la sphère gynécologique aux cliniques Saint-Luc. D'habitude, une grande surface doit être irradiée pour les viser. "Ici, le traitement est plus précis et s'adapte à la position de la tumeur du jour, ce qui permet d'épargner la vessie et les intestins." La radiothérapie adaptative permet ainsi de diminuer les risques d'effets secondaires, comme la fatigue, les troubles digestifs, sexuels et urinaires.
"Cette procédure est un investissement de plusieurs millions d'euros", a-t-elle précisé dans le communiqué. Une première qui ouvre des perspectives pour les prises en charge des cancers gynécologiques. Selon la radiothérapeute, d'autres patientes devraient prochainement bénéficier de cette procédure.