Comme pour la région Wallonie-Bruxelles, le MR et les Engagés ont présenté une Déclaration de politique régionale wallonne, qui aborde, entre autres, un programme de santé pour le prochain gouvernement Wallon. Dix mesures clés ont été retenues, couvrant la prévention, l'accessibilité des soins et la gestion des données de santé. Ces initiatives visent à moderniser le système de santé et à répondre aux besoins des citoyens tout en renforçant l'efficacité des services. En attendant que le nom du ministre soit dévoilé la semaine prochaine, que faut-il retenir ?
Objectifs de santé définis : Le gouvernement wallon développera une politique de santé basée sur des objectifs bien définis. Les stratégies de prévention seront également renforcées, tant en augmentant les moyens qu’en revoyant les dispositifs actuels pour mieux prévenir les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et autres maladies chroniques, y compris les dépendances et assuétudes.
Accessibilité de la première ligne : Le développement et l’accessibilité de la première ligne de soins resteront une priorité, tout comme les réponses à donner aux enjeux de la santé mentale dont le dispositif sera simplifié et mieux coordonné, tout en soutenant les réponses extrahospitalières.
Évaluation de l’AVIQ : L’administration de l’AVIQ contribue à ces objectifs de santé. Pour le garantir, son organisation fera l’objet d’une évaluation et, le cas échéant, d’une réforme tant dans son mode de gouvernance que dans son organisation, afin de mieux répondre aux objectifs de santé, aux besoins de terrain et aux impératifs de rationalisation des ressources.
WAPPS et les acteurs de terrain : Un état des lieux se poursuivra avec une adaptation du WAPPS (Plan Wallon de Prévention et de Promotion de la santé) en vue de la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’actions concret et mesurable. Ce travail s’effectuera avec les acteurs de terrain.
Du temps et une juste rémunération pour les médecins pour la prévention : Lutte contre les assuétudes et dépendances. Ces approches seront préparées en collaboration avec le secteur : prévention des maladies liées à l’alcool, au tabac et à l’obésité. En collaboration avec le gouvernement fédéral et les acteurs de terrain de la santé de première ligne (médecins généralistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes, etc.), le gouvernement initiera une réflexion et des actions sur leur rôle actif dans l’adoption de comportements et d’habitudes de vie pour une meilleure prévention des risques de la santé. Dans ce cadre, le gouvernement plaidera auprès du gouvernement fédéral pour que soit mis en place le principe de la juste rémunération des professionnels de santé en octroyant également le temps nécessaire et le financement à l’exercice de la prévention.
ProxiSanté revu : Le gouvernement révisera, le cas échéant, le décret « ProxiSanté » pour garantir des soins de santé accessibles sur tout le territoire en assurant une réelle clarification et simplification pour les acteurs de terrain. Le patient en est l’acteur central. Le gouvernement renforcera, à partir d’objectifs de santé, le dispositif de coordination et de concertation entre acteurs de l’accompagnement et des soins de première ligne au niveau local, locorégional et régional.
New Deal, Impulseo et cartographie : Le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour activer les moyens fédéraux dans le cadre du New Deal. Le gouvernement répondra à l’inégale répartition sur l’ensemble du territoire en renforçant le soutien à l’installation par des mesures incitatives associant les communes et les cercles de médecine générale, spécialement dans les zones les plus touchées par la pénurie, sur base : d’une cartographie dynamique identifiant réellement les lieux de pénuries ou en risque de pénuries (sur base de critères indiquant un risque de pénurie : âge du médecin, variation de densité des populations, état de suivi des populations, etc.), d’une révision des mécanismes d’Impulseo pour plus d’efficacité; de l’amplification d’aides au financement de secrétariats et de l’amplification d’investissements de soutien aux groupements d’omnipraticiens, aux groupements pluridisciplinaires et d’autres professionnels de la santé au travers notamment des ASI.
Une amélioration de l’accès aux soins de santé mentale : Le gouvernement fera de la santé mentale une cause interfédérale en considérant les besoins et spécificités des différents groupes d’âge. Il évaluera et révisera le décret santé mentale en vue, entre autres, d’alléger la charge administrative. Il améliorera la coordination des services de santé mentale sur base d’une étude territoriale, la simplification du financement de la réforme « psy107 » en collaboration avec le fédéral et soutiendra l’ambulatoire aussi bien que les hébergements extra-hospitaliers et résidentiels.
Hôpitaux : Le gouvernement poursuivra le plan régional consolidé de constructions hospitalières et évaluera le dispositif tel qu’il est prévu par le décret. Le gouvernement incitera le fédéral à investir dans la cybersécurité des hôpitaux, notamment.
Données de santé, cybersécurité et IA : Partant du constat que le croisement actuel des données n’est pas optimal, le gouvernement wallon mettra en œuvre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser la gestion des données médicales et faciliter leur utilisation pour l’élaboration des politiques de santé et la recherche et le développement. En concertation, il poursuivra l’élaboration des politiques de santé sur base des données accessibles au départ, entre autres, du collège inter-mutualiste et de Plasma. Le gouvernement entend renforcer la cybersécurité à travers une approche globale et intégrée. Le gouvernement accordera une attention particulière à la protection des structures stratégiques en collaborant étroitement avec les autorités fédérales dans le cadre de NIS2 pour garantir une défense robuste et coordonnée des infrastructures critiques, dont les hôpitaux. Enfin, dans une logique de regroupement, le gouvernement collaborera étroitement avec le secteur privé, avec l’objectif de maximiser l’efficience et l’impact des dispositifs de soutien à la recherche, notamment en IA et cybersécurité, sur le tissu économique.
Enfin, dans le cadre de Wallonie Entreprendre, l’objet social de Wallonie Santé, unique fonds public wallon dans le secteur de la santé, doit être adapté et élargi afin de tenir compte de son activité actuelle qui va déjà bien au-delà du seul financement d’infrastructures mais également pour tenir compte des accents de la présente Déclaration de Politique Régionale 2024-2029 afin d’amplifier son rôle de levier de croissance, d’emploi et de développement du secteur des soins de santé.
> Découvrir la Déclaration de politique régionale wallonne
Lire aussi:
> 10 engagements du MR et des Engagés pour la santé en Fédération Wallonie-Bruxelles
> IA et santé numérique: l’urgence de l’ambition (Prof Giovanni Briganti)
> Gouvernements wallon et de FWB - "La santé érigée en priorité", se réjouit l'Unessa