Des experts du FMI recommandent un "assainissement budgétaire continu" à la Belgique

La croissance belge devrait rester stable en 2025 avec une production en hausse de 1,1%, rapportent mercredi les services du Fonds Monétaire International (FMI) qui ont récemment effectué une mission en Belgique. Malgré une bonne résistance à la récente série de chocs, l'économie belge a besoin d'un "assainissement budgétaire continu" pour faire face notamment aux pressions sur les dépenses liées au vieillissement et à la transition écologique.

Une délégation du FMI a mené une mission en Belgique au début de l'année, avant la formation du gouvernement et la divulgation du contenu de l'accord de coalition.

Les services de l'institution financière internationale constatent que la croissance a ralenti en Belgique et que la désinflation "a subi des vents contraires", malgré une bonne résilience de l'économie. Ils prévoient néanmoins que l'inflation refluera progressivement et que la production devrait légèrement augmenter d'ici 2027, à la faveur de l'assouplissement de la politique monétaire et d'une contribution plus importante des exportations nettes.

Ils ajoutent que le marché du travail montre "des signes d'essoufflement" et que la compétitivité-coût de la main-d'œuvre a diminué car la croissance des salaires a excédé la faible progression de la productivité.

A politiques inchangées, les experts du FMI anticipent un creusement du déficit budgétaire à environ 7% en raison des pressions exercées par le vieillissement de la population. La dette publique serait alors portée à quelque 125% du PIB en 2030, "ce qui accentuerait les vulnérabilités".

Un assainissement budgétaire continu se révèle donc nécessaire pour soutenir la désinflation, reconstituer des marges de manœuvres, réduire les vulnérabilités de marché et faire face aux pressions sur les dépenses liées au vieillissement et à la transition écologique, résument les services du Fonds Monétaire. Ils précisent que toutes les entités fédérales et fédérées doivent contribuer à l'ajustement.

Les experts du FMI désignent comme priorité la rationalisation des dépenses courantes tout en préservant (ou en renforçant) les investissements publics dans les infrastructures, le secteur de la santé ainsi que l'éducation, et en améliorant leur efficacité.

Ils plaident aussi pour l'élargissement du différentiel de revenu entre emploi et non-emploi au travers de réformes de la fiscalité et des prestations sociales, la refonte du mécanisme de fixation des salaires et le relèvement des compétences de la main-d'œuvre.

Le rapport fait le constat que l'indexation automatique des salaires et des prestations sociales a protégé le pouvoir d'achat des ménages pendant le choc inflationniste mais qu'elle a également "creusé les déficits budgétaires structurels et entraîné des hausses du coût de la main-d'œuvre supérieures à celles des principaux partenaires commerciaux". "Il faudrait réfléchir à l'abolition de l'indexation automatique et de la loi sur les salaires de 1996 qui, conjointement, définissent un plancher et un plafond pour la hausse des salaires, ce qui ne permet ni d'affecter la main-d'œuvre de façon optimale ni de relever l'emploi", poursuit-il.

Les avis exprimés au terme de cette mission officielle ne représentent pas nécessairement ceux du conseil d'administration du FMI. Celui-ci doit d'abord examiner et approuver un rapport que ses services lui présenteront prochainement.

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