Hilde Crevits devient la nouvelle ministre flamande CD&V du Bien-être, de la Famille, de la Santé publique et de la Lutte contre la pauvreté. Âgée de 54 ans, elle reprend les portefeuilles de Wouter Beke - qui a démissionné jeudi - au sein du gouvernement Jambon et reste également ministre-présidente adjointe.
Mme Crevits est née et a grandi à Torhout. Après des études de droit à l'Université de Gand, elle devient avocate au barreau de Bruges et assistante à temps partiel en droit civil.
En 1996, elle fait ses premiers pas en politique au cabinet du bourgmestre de Bruges Patrick Moenaert. Quatre ans plus tard, elle est élue au conseil provincial de Flandre occidentale sur une liste CD&V et, en 2001, elle devient échevine à Torhout.
En 2004, Hilde Crevits décroche un siège au parlement flamand où elle se fait rapidement la réputation de femme de dossiers. En 2007, sa carrière s'accélère. A la faveur du départ d'Yves Leterme pour la rue de la Loi, Kris Peeters reprend la ministre-présidence flamande et Mme Crevits reçoit le portefeuille de la Mobilité, des Travaux publics, de l'Energie et de l'Environnement.
Hilde Crevits devient l'une des figures de proue des chrétiens-démocrates flamands. En 2009, elle est championne des voix de préférence dans sa province et rempile à la Mobilité et aux Travaux publics dans le gouvernement Peeters II. Elle s'attaque au retard pris dans l'aménagement et la modernisation des autoroutes et routes régionales. Elle gagne le surnom de Miss Beton et de "ministre des trous et des fosses".
Son style direct et parfois impatient allié à une communication bien huilée font merveille. Lors des élections de 2014, elle améliore encore son nombre de voix de préférence en Flandre occidentale (112.000) loin devant un de ses concurrents et futur ministre-président, Geert Bourgeois (N-VA) qui en recueille 63.000.
Dans le gouvernement Bourgeois, Hilde Crevits est la vice-ministre-présidente CD&V et ministre de l'Enseignement. La mandature ne se sera pas de tout repos, avec plusieurs dossiers difficiles où la pression du partenaire N-VA est constante.
En vue des élections de 2019, face à un Bart De Wever qui affiche l'ambition de rejoindre la Place des Martyrs (siège du gouvernement flamand), le CD&V propulse Hilde Crevits comme sa concurrente directe en en faisant (un peu tard) sa candidate ministre-présidente. Si ses voix de préférence sont encore en hausse, le score du CD&V est mauvais. La N-VA, en tant que premier parti flamand, conservera le poste.
Hilde Crevits était jusque-là vice-ministre-présidente et ministre du Travail, de l'Economie, de l'Economie sociale, de l'Innovation et de l'Agriculture au sein du gouvernement Jambon.
Lundi soir, le conseil de parti du CD&V a décidé, avec 87% des voix, que Mme Crevits, après la démission du ministre flamand Wouter Beke jeudi dernier, reprendra ses fonctions.
Le député flamand Jo Brouns, bourgmestre de Kinrooi dans le Limbourg, reprendra lui les compétences détenues jusqu'ici par Mme Crevits au sein du gouvernement Jambon.