Le SPF Santé Publique vient de dévoiler son dernier rapport sur le fonctionnement des hôpitaux généraux de Belgique. Ce rapport, intitulé « Données phares dans les soins de santé », se base sur une série de chiffres clés. Par le biais de ce rapport, la direction générale Soins de Santé tient à donner une vue d'ensemble intelligible des données dont dispose l'organisation
Il ne porte pas sur les hôpitaux psychiatriques (qui offrent exclusivement des soins aux personnes atteintes de troubles psychiques) ni sur les hôpitaux spécialisés (qui offrent exclusivement des soins gériatriques ou de revalidation ou palliatifs).
Que retenir ? Trois choses : Une diminution du nombre de lits aigus au profit de plus de lits pour accueillir les patients chroniques ; en 20 ans, le nombre de lits dans les hôpitaux généraux a constamment baissé ; et surtout le nombre de professionnels travaillant dans les hôpitaux généraux a augmenté.
>103 : sur les 103 hôpitaux belges, 28% sont publics, c’est-à-dire gérés par une autorité publique (commune, intercommunale, province, région…), et 72% sont privés et organisés en Asbl.
>Nombre de lits : La région de Bruxelles-Capitale compte le plus grand nombre de lits pour 100.000 habitants. En deuxième et troisième position, on retrouve respectivement la Flandre occidentale et le Hainaut. Le Brabant wallon et le Brabant flamand sont par contre les provinces qui offrent le moins de lits.
>67.427 Soignant et 7.038 Médical-salarié : Les chiffres sous-estiment cependant largement l’activité médicale, car bon nombre de médecins y travaillent sous statut indépendant et ne sont donc pas renseignés comme « personnel de l’hôpital ». On constate en outre, au fil du temps, que le volume d’ETP engagés par les hôpitaux augmente dans toutes les catégories professionnelles.
>Wallons et Bruxellois plus souvent à l’hôpital : On observe une augmentation de 13,9% des contacts/séjours dans les hôpitaux généraux sur une période de 10 ans. Les patients habitant en Flandre ont globalement moins de contacts avec l’hôpital que ceux qui vivent en Wallonie et à Bruxelles. En 2017, le nombre total de séjours par 100.000 habitants en Flandre était de 50.862 (+14,4% depuis 2008), de 58.495 à Bruxelles (+9,4% depuis 2008) et de 58.023 en Wallonie (+14,4% depuis 2008).
>Les pathologies les plus fréquentes : Les raisons les plus courantes pour les hospitalisations classiques et de jour en hôpital sont liées aux maladies du système digestif, aux admissions pour l’administration de chimiothérapie et d’immunothérapie, et aux maladies du système nerveux. Une particularité : un nombre plus élevé de femmes que d’hommes est traité pour des troubles du système ostéoarticulaire; ce rapport entre les sexes est inversé dans le cas des maladies du système circulatoire
>55 – 70 ans, l’âge de l’hospitalisation : Environ un cinquième des usagers des services hospitaliers ont entre 55 et 70 ans. Il y a également un pic pour les enfants de 1 à 5 ans, qui s’explique principalement par un recours aux urgences ambulatoires plus élevé. Après 80 ans, les femmes totalisent un plus grand nombre de séjours à l’hôpital qui s’explique par une espérance de vie plus longue.
>Les urgences : Dans le cas des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, un contact ambulatoire aux services d’urgence conduit rarement à une admission. Au-delà de 70 ans, dans plus de la moitié des cas, le contact avec le service d’urgence est suivi d’une hospitalisation traditionnelle. Près de 45% des contacts avec un hôpital en région flamande commencent par un passage aux urgences, contre un peu plus de 60% dans la région Bruxelles-Capitale et en région wallonne.
>40% des honoraires des médecins : En 2017, le chiffre d’affaires des hôpitaux généraux s’élevait à environ 18,2 milliards d’euros. Les principales sources de financement des hôpitaux sont le Budget des Moyens Financiers (BMF), les honoraires des médecins (40%), des dentistes et de certaines catégories du personnel soignant et paramédical, les forfaits INAMI, les produits pharmaceutiques & assimilés, les suppléments de chambres ainsi que la quote-part patient.
>94,2% de patients satisfaits : Les patients interrogés étaient satisfaits de leur séjour et recommanderaient l’hôpital à sa famille et à ses amis
> Trop irradiés : le recours aux CT-scans continue à d’augmenter dans notre pays. Le grand nombre de CT-scans contribue à la surcharge de radiation de la population belge. Puisque les examens IRM (par opposition aux CT-scans) n’impliquent pas de risque de radiation et peuvent être une alternative aux CT-scans dans certaines indications, le SPF Santé publique collabore avec l’INAMI et des experts du secteur afin de réorienter des CT-scans vers des examens IRM
Le rapport « Données phares dans les soins de santé », contenant des chiffres clés sur le fonctionnement des hôpitaux généraux, sera une initiative récurrente. Les prochaines éditions incluront des éléments interprétatifs afin de renforcer la valeur ajoutée du rapport.
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