Le Dr Philippe Devos s’inquiète du sentiment d’impunité qui a gagné une partie importante de la population vaccinée. “On constate vraiment que les gestes barrières ne sont plus appliqués”
Fin septembre, le Dr Philippe Devos, le chef adjoint du service des soins intensifs du CHC de Liège, avait eu cette phrase prémonitoire (« C’est l’épidémie de tout le monde ») à la suite des propos du Premier ministre Alexander De Croo lors d’un Comité de concertation (« Cette épidémie devient une épidémie des non-vaccinés. »). Peu de temps après, l’ex-président de l’Absym avait ajouté sur la Première, « mais si c’est une vague avec un lockdown, ce sera un lockdown dû aux non-vaccinés. »
Des mesures pour tout le monde
Aujourd’hui, le chef du service adjoint des soins intensifs du CHC de Liège confirme que « si tout le monde avait été vacciné, la situation que nous connaissons actuellement aurait pu être évitée. » Toutefois, il ajoute qu’il y a aujourd’hui un vrai danger à ce que les mesures qui sont prises ne concernent que les non-vaccinés. « Aujourd'hui, de nombreux vaccinés arrêtent de faire preuve de vigilance. Il est essentiel de bien comprendre, que cela soit avec le variant Delta ou avec d’autres variants, qu’il faudra associer le vaccin à d’autres mesures barrières pour épargner les hôpitaux et les soignants. »
Ce qui le dérange le plus actuellement, c’est le sentiment d’impunité que certain(e)s Belges ont aujourd’hui : « Quand l’on regarde la remontée en Flandre du nombre de cas actuellement (mais qui pourrait arriver ailleurs dans le pays) , on constate vraiment que les gestes barrières n’ont plus été suivis/appliqués. Il y a réellement un sentiment d’impunité qui a gagné une partie importante de la population vaccinée. »
Un message de prévention
Pour les autorités, pour le monde médical, « c’est un message à double sens qu’il faut bien faire passer : Il faudrait idéalement que l’ensemble de la population à risque soit vaccinée. Cela reste l’objectif numéro un. Toutefois, même si cette solution est efficace, elle ne l’est pas à 100%. Il faut donc rappeler les autres mesures. Comme médecin, je le dis tout le temps, notre devoir est de continuer à sensibiliser la population. D’ailleurs, ce type de message de prévention n’est pas propre au coronavirus, nous le faisons en terme de santé publique sur la prévention de l’obésité, sur l’intérêt de bouger, à propos dépistage de différents cancers.... Nous savons que ce type de message de prévention doit être martelé, il ne marche pas toujours à la première fois.»
L’obligation vaccinale
En attendant, sur le terrain, dans les équipes soignantes, la vaccination obligatoire reste un sujet de discussion alors qu’un grand nombre de personnes ont déjà reçu la troisième dose : « J’ai la conviction que les médecins, les infirmiers ou le personnel soignant qui n’est pas vacciné, ne le sera jamais. Ils ne souffrent pas d’un manque d’information. Ils ne sont pas récupérables de manière rationnelle. Il faut mener le combat autrement et les sensibiliser aussi aux gestes barrières. »
Enfin, au niveau de la vaccination obligatoire, il souligne l’importance pour un soignant de ne pas être malade : « Nous avons cette obligation de moyens surtout face à une pandémie. Nous devons protéger le patient. Évidemment, dans le contexte actuel de pénurie de personnel, les sanctions ou l’obligation vaccinale peuvent aggraver ce manque de soignants »
Derniers commentaires
Paul DE HERTOGH
06 décembre 2021On peut par exemple donner une amende aux gens non vaccinés qui encombrent les soins intensifs.
Harry DORCHY
06 décembre 2021Seule solution qui se dégage dans plusieurs pays européens et qui devrait être appliquée sur toute la planète: vaccination obligatoire (d’abord pour toutes les personnes de plus de 55 ans, puis pour les autres y compris les enfants), port correct du masque presque partout (avec contrôle), y compris chez les enfants, distanciation entre individus, purification de l’air. Sinon la pandémie se poursuivra avec des usines à nouveaux variants que sont les non-vaccinés, aux dépens de l’école, de l’économie, de l’horeca, de la culture, du bien vivre-ensemble, de la santé de ceux dont les soins sont retardés à cause de l’excès de patients covid non vaccinés, etc.
LES ANTI-LIBERTAIRES SONT CEUX QUI REFUSENT CES MESURES par égoïsme (ou par stupidité, addiction aux sites complotistes, religion, refus de l’Etat de droit, mais aussi hélas sous l’influence de médecins antivax qui s’affichent sans vergogne notamment dans MediQuality, etc) et ils ont l’outrecuidance de manifester au nom de la liberté ! La leur seule évidemment.
Les choix politiques ne peuvent plus être des compromis ambigus, versatiles visant à capturer des électeurs, mais ils doivent être transparents, constants et s’appuyer sur des études scientifiques valides, de préférence peer-reviewed par des experts.