Ce mercredi le Roi Albert, accompagné de la Reine Paola, a symboliquement inauguré à Woluwé St-Lambert le chantier d’un nouvel institut de l’UCLouvain qui portera son nom. Le chantier a démarré dès janvier de cette année mais la pose de la première pierre n’avait pas pu se faire, pour cause de COVID
Puisque nous sommes au pays du surréalisme, allons-y jusqu’au bout. Non seulement l’inauguration du chantier s’est faite bien après le premier coup de pelle, mais encore le futur directeur de l’Institut Roi Albert II, le Pr Jean-Pascal Machiels, a paraphrasé Magritte pour expliquer ce que représentait le bâtiment en construction, à savoir tout, sauf une simple annexe aux cliniques. Le centre qui s’érige ainsi est destiné à réunir les activités d’oncologie et d’hématologie, tant adultes que pédiatriques, qui se déroulent aux Cliniques universitaires St-Luc. Cette intégration adultes-enfants se justifie pleinement puisqu’il existe un certain nombre de points communs entre la maladie de la toute jeune personne et celle de l’adulte, parce que beaucoup de patients guérissent et parce que les enfants qui s’en sortent auront besoin d’un suivi jusqu’à l’âge adulte.
Trois missions intégrées
L’Institut fait partie du vaste projet « Hôpital 2025 » qui comportera aussi un institut de psychiatrie intégré et une nouvelle tour d’hospitalisation. Il aura trois missions, comme toute institution universitaire : le service à la société (ici, les traitements), l’enseignement et la recherche. Pour ce dernier aspect, la proximité de laboratoires de recherche dans lesquels se développe une recherche fondamentale avec le cancer pour sujet fréquent, est un atout majeur. Et en ce qui concerne l’enseignement, la qualification universitaire du nouveau centre, qui rassemble des maîtres de très haut niveau, lui confère une compétence indéniable.
La cancérologie et l’hématologie mobilisent 20% des activités médicales des Cliniques St-Luc. Plusieurs dizaines de milliers de traitements anticancéreux sont administrés chaque année, a expliqué le Pr Jean-Louis Van Overschelde, directeur médical. Tous les cancers y sont traités et le taux de guérison est supérieur à la moyenne nationale, a-t-il ajouté.
Centré sur le patient … et les soignants
Les concepteurs du projet ont voulu mettre en place un outil centré sur le patient, où celui-ci se sente « bien » malgré la gravité de sa maladie. Le futur bâtiment d'une superficie de plus de 20.000 m2 répartis sur 8 étages se caractérisera par une forme architecturale en H. Il abritera notamment 72 lits d'hospitalisation pour adultes et 18 autres pour enfants.
A plusieurs de ces étages sont prévus de véritables lieux de vie, notamment pour que les parents puissent passer du temps avec leur enfant malade dans des conditions qui favorisent autant que possible le bien-être de tous. Il y a aussi des salles de consultation et des salles de kinésithérapie.
Les parties réservées aux soignants ont également bénéficié d’une réflexion visant à favoriser la sérénité dans leur activité professionnelle difficile. Passerelle et tunnel feront le lien avec l’actuel hôpital, qui sera un jour transformé, lui aussi. L’inauguration a eu lieu en présence de la ministre Valérie Glatigny (Hôpitaux universitaires, recherche et enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles), du Bourgmestre Olivier Maingain, des autorités universitaires et hospitalières, ainsi que des dirigeants de la Fondation Saint-Luc. Celle-ci a recueilli auprès de généreux mécènes 10 millions d’euros sur l’imposant budget de 59 millions d’euros, en grande partie apportés par la Fédération Wallonie-Bruxelles. La mise en service du nouveau centre est prévue pour avril 2024.