Pour la première fois, un groupe d’infirmiers étrangers a été recruté par l’hôpital universitaire de Louvain, a annoncé jeudi l’établissement dans un communiqué. Il s’agit de 18 infirmiers originaires d’Inde. Le projet est évalué positivement, bien que certaines leçons puissent être tirées pour l’avenir.
Le groupe travaille à l’hôpital universitaire de louvain (UZ Leuven) depuis octobre dernier. Par le passé, l’hôpital comptait parfois des soignants étrangers, notamment à la suite d’un rapprochement familial, mais c’est la première fois qu’un tel nombre de professionnels est recruté via un programme structuré. En incluant des établissements partenaires en Flandre, le total s’élève à 25 infirmiers : six ont rejoint d'autres hôpitaux.
« Le recrutement dans le secteur des soins est aujourd’hui un défi. Dans les dix prochaines années, de nombreuses personnes partiront à la retraite », explique Koen Balcaen, directeur des soins infirmiers à l’UZ Leuven. « La migration économique fait partie de la solution au manque de personnel. Nous avons lancé ce projet pilote pour analyser la mise en place d’un tel parcours. »
Outre la pénurie de personnel, d’autres raisons ont motivé le lancement de ce projet. « En tant qu’hôpital universitaire, nous accueillons une patientèle très diverse et multiculturelle », souligne Koen Balcaen. « L’échange interculturel entre nos soignants est un atout pour nos patients. Il est évident que nous pouvons aussi beaucoup apprendre de nos collègues indiens. »
Le choix de l’Inde s’explique notamment par des contacts préexistants entre l’hôpital et les autorités indiennes. En outre, l’Inde figure parmi les principaux pays d’émigration pour des raisons économiques et une importante communauté indienne est déjà présente à Louvain.
Les infirmiers ont été répartis entre plusieurs services de l’hôpital, notamment en oncologie générale, dialyse rénale, hépatologie, gériatrie et chirurgie vasculaire. Dans l’attente de l’équivalence de leur diplôme, ils ne travaillent pas encore comme infirmiers mais effectuent des tâches de soutien sous la supervision d’un infirmier diplômé.
L’équivalence des diplômes est un point sur lequel l’hôpital devra être plus attentif à l’avenir. « Comparé à d’autres pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, la procédure est lente », constate Koen Balcaen. « Nous sommes douze mois après le dépôt du dossier et il n’y a toujours pas de réponse. Nous retiendrons qu’il est essentiel d’introduire ces dossiers bien plus tôt et de ne commencer la formation linguistique qu’ensuite. »
Avant leur arrivée, les infirmiers ont suivi des cours de néerlandais en Inde et ont commencé leur travail en Belgique avec un niveau B1. L’examen B2 est prévu en juin. L’expérience a montré que l’apprentissage de la langue a progressé plus rapidement sur le terrain qu’en cours théorique.
« En quatre mois sur place, ils ont fait bien plus de progrès que durant les huit mois précédents », note le directeur. « La maîtrise du néerlandais reste une exigence cruciale pour garantir des soins de qualité. Il est donc essentiel de collaborer avec un institut de formation linguistique officiel. »
L’hôpital prépare à présent un nouveau dossier afin de développer des projets similaires avec d’autres pays. Une décision est attendue en mars.