La Première ministre Sophie Wilmès (MR) a annoncé mercredi, à l'issue d'une nouvelle réunion du Conseil national de sécurité (CNS), la prolongation des mesures actuelles de confinement jusqu'au 3 mai inclus afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.
Afin de rendre ce confinement plus soutenable, les autorités ont néanmoins décidé de permettre la réouverture des jardineries ainsi que des magasins de bricolage. Ceux-ci devront toutefois veiller au respect par leurs clients des distances de sécurité déjà appliquées dans les magasins alimentaires.
De plus, pour lutter contre la détresse psychologique générée par l'isolement, les résidents vivant en maisons de repos ou dans des centres pour personnes handicapées pourront à nouveau recevoir des visites d'un proche.
Cette personne désignée, qui devra toujours être la même, devra toutefois n'avoir exprimé aucun symptôme du coronavirus durant les 15 jours précédents cette visite. Ce droit de visite sera aussi valable pour toute personne isolée ne pouvant se déplacer.
Le travail pourra reprendre sur les chantiers, pour autant que les distances de sécurité puissent être respectées. Il en sera de même dans les parcs à conteneurs.
"Ces mesures ne sont pas un assouplissement des consignes de base", a toutefois averti Mme Wilmès lors d'une conférence de presse. "Nous ne sommes pas encore arrivés au stade d'un déconfinement. Les règles (de confinement) doivent toujours être complètement respectées", a-t-elle insisté.
Les forces de l'ordre continueront ainsi à verbaliser toute personne refusant de s'y soumettre. "Nous vous demandons de respecter les consignes des forces de l'ordre. Elles sont là pour vous protéger".
Mme Wilmès s'est gardée mercredi de s'avancer sur la fin des mesures de confinement pour éviter toute "fausse promesse".
"Aujourd'hui, personne ne peut dire quand nous pourrons reprendre le cours normal de notre vie. Le chemin est long. Nous devons faire preuve de persévérance", a-t-elle plaidé.
Une nouvelle réunion du Conseil national de sécurité est déjà prévue la semaine prochaine. Celle-ci portera sur l'organisation prochaine du déconfinement. Celui-ci devrait normalement débuter à l'entame du mois de mai, mais de manière progressive, sur base du constat des scientifiques, ainsi qu'en fonction du bon respect des mesures actuelles par la population, a indiqué la cheffe du gouvernement.
Quant au retour des enfants sur leurs bancs d'école, la reprise des mouvements de jeunesse, la réouverture des cafés et restaurants, ou encore la reprise des activités en entreprises, l'incertitude reste toujours de mise. Les analyses et concertations vont se poursuivre dans les jours et semaines à venir entre acteurs et experts à cet égard.
Les modalités sanitaires actuellement imposées dans les entreprises resteront en vigueur jusqu'à la définition de nouveaux protocoles. "Le télétravail sera toujours privilégié un certain temps encore...", a averti Mme Wilmès.
Celle-ci a toutefois déjà annoncé mercredi la suspension de tous les événements de masse, comme les grands festivals, jusqu'au 31 août.
Selon Mme Wilmès, le port du masque en tissu par la population fera partie de la stratégie de déconfinement. Celui-ci ne sera toutefois pas imposé, mais "conseillé", notamment pour toutes les situations de la vie où les distances de sécurité peuvent difficilement être respectées (transports en commun, commerces, ...).
A cet égard, la Première ministre a dit mercredi espérer pouvoir s'appuyer sur "une ou plusieurs productions nationales" pour confectionner ces masques en masse. Le port de cette protection faciale ne pourra toutefois nullement remplacer le respect des distances de sécurité ou les consignes d'hygiène (lavage des mains), a insisté Mme Wilmès.
Après l'appel de l'Union européenne à une plus grande concertation entre Etats membres sur les mesures de déconfinement, la Première ministre a dit vouloir échanger avec ses partenaires européens, mais son gouvernement continuera à prendre ses décisions de manière autonome, et au moment jugé le plus approprié, a-t-elle averti.
"Comparaison n'est pas toujours raison", s'est défendue Mme Wilmès.
"Nous travaillerons étape par étape pour éviter que la maladie ne revienne. Nous ne sommes pas encore arrivés au bout du chemin. Mais nous y arriverons", a-t-elle conclu.