Des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles (ULB) et de l'UNamur se sont penchés sur la question d'un "déconfinement responsable". Leur stratégie en trois axes a été publiée dans la revue Nature Medicine le 10 avril, d'après un communiqué diffusé mardi.
Marius Gilbert, Mathias Dewatripont, Michel Goldman, Eric Muraille et Jean-Philippe Platteau proposent une stratégie de déconfinement progressif en trois axes d'action complémentaires: le maintien de la distance sociale, la mise en place d'un dépistage massif et l'implémentation de procédures à large échelle.
Le maintien de la distance sociale est nécessaire, car ces mesures permettent de réduire la transmission du virus sous un seuil gérable par les hôpitaux.
Les tests de dépistage doivent, quant à eux, permettre à la fois de détecter les porteurs du virus (avec ou sans symptômes) et les individus immunisés (non contagieux et potentiellement protégés contre la maladie). Les premiers seront placés en quarantaine et leurs contacts tracés, tandis que les seconds permettront de mesurer l'immunité collective.
Implémenter des tests massifs dans la population nécessitera de placer des priorités, avertissent les chercheurs, pour qui les premiers ciblés par ces dépistages devraient être les travailleurs de services essentiels, comme la santé, la sécurité et l'alimentation.
"Cette balance à assurer relève de choix politiques: les groupes à dépister en priorité doivent être définis en toute transparence, selon les contextes démographiques et socio-économiques de chaque pays, et en impliquant les différents décideurs pour augmenter l'adhésion de chacun et chacune", selon le communiqué.
L'article scientifique, signé par deux membres du groupe d'experts sur la stratégie de sortie de crise (GEES), a été rédigé avant la mise en place de ce comité par la Première ministre Sophie Wilmès.
Ce groupe remettait mardi un premier rapport au gouvernement. Ce document servira de base à la réunion mercredi du Conseil national de sécurité.