Les services d'urgence sont de plus en plus encombrés par des patients qui paraissent retourner aux urgences pour des pathologies moins graves...ce que le covid avait fortement limité. Pour le Dr Philippe Devos il faut s’interroger sur deux hypothèses : l’augmentation des infections virales et le fait que les généralistes sont eux-mêmes débordés par le nombre de malades avec ces infections
A Bruxelles et en Wallonie, une progression constante des cas est constatée comme à l’hôpital Saint-Pierre, “ce n’est pas dû à un virus ou au covid en particulier, on voit de mois en mois une progression de la fréquentation et un retour à une activité importante comme avant la pandémie.”
Un sentiment partagé aux Cliniques universitaires de Saint-Luc: “On voit chez nous une hausse des cas en gériatrie. Les lits gériatriques sur Bruxelles sont plus occupés actuellement. Par contre, nous ne voyons pas d’augmentation anormale aux urgences.”
Sonnette d'alarme
Dans la région liégeoise, au CHC notamment, on tire la sonnette d’alarme comme l’explique la médecin urgentiste, la Dr Michele Yerna, : “Nous travaillons de plus en plus. Semaine après semaine, il y a de plus en plus de patients. Par rapport à l’année 2019 qui est l’année de référence avant covid, on est passé de 130 patients/jour à 170 patients/jour en moyenne. Nous avons des pics à plus de 200 patients par jour. C’est inquiétant. Nous avons eu plus d’urgence en mars qu’en février, en avril qu’en mars...” Tous les types de patient arrivent au service d’urgence: “Ils ne viennent pas que pour des problèmes infectieux respiratoires, mais ils viennent aussi pour des urgences graves ou des maladies qui pourraient être traitées en première ligne (maux d’oreille, ongles incarnés...). Nous avons aussi beaucoup de pathologies lourdes. Tous les types d’urgence ont augmenté de la même manière, les proportions restent conservées.”
Deux hypothèses
Un sentiment qui est partagé par le Dr Philippe Devos, intensiviste au CHC de Liège et ancien président de l’Absym :“On n’a jamais eu autant d’activité aux services d’urgence. On avait planché sur 5 à 6% d’augmentation d’activité en 2022 et nous sommes à 20%. Il faut s’interroger sur deux phénomènes qui ne sont que des hypothèses actuellement : l’augmentation des infections virales et le fait que les généralistes sont eux-mêmes débordés par le nombre de malades avec ces infections.”
Les mauvaises habitudes
Au CHU de Charleroi, il n’y a pas de saturation dans les services d’urgence, mais le constat est le même au niveau du retour des petits bobos aux urgences. Les gens n’ont sans doute plus peur du covid et ils reprennent le chemin des urgences comme avant. D'autres hôpitaux en Wallonie nous ont confirmé cette tendance de fond...
Derniers commentaires
Pierre LEHETTE
24 avril 2022Le problème c'est que les gens ne veulent plus attendre que leur médecin viennent chez eux et en allant aux urgences ils espèrent ne pas devoir attendre trop longtemps, de plus aux urgences, ils ne sont pas obligés de payer tout de suite même le ticket modérateur ; j'en ai vu combien qui ne pouvaient pas payer le ticket modérateur omnio
mais par contre ils achetaient des chips et des cocas à leur quatre enfants au distributeur
Pierre Zaeytydt
21 avril 2022Les patients n ont plus peur du covid et vont à nouveau aux urgences sans passer par un généraliste.