L'Union professionnelle des chirurgiens belges (UPCB) met en garde contre la «situation particulièrement dangereuse» qui menace de se produire en mettant les hôpitaux en confinement. Les chirurgiens belges ont déclaré dans un communiqué de presse vendredi qu' "il est de notre devoir, d’un point de vue moral et par altruisme, de réagir et de mettre en garde contre les diagnostics tardifs des pathologies bénignes et malignes qui nécessitent une chirurgie".
L'UPCB dit avoir appris «avec dépit» le passage à la phase 2A du Surge Capacity Plan, ce qui signifie que les hôpitaux doivent entrer en confinement.
Cela oblige les hôpitaux de suspendre durant 4 semaines au minimum, en suivant 3 phases successives, les activités électives et planifiables qui recourent aux soins intensifs, les hospitalisations classiques qui ne recourent pas aux soins intensifs et enfin, les activités chirurgicales des hôpitaux de jour qui ne recourent pas aux soins intensifs.
Par conséquent, toutes les formes de médecines élective doivent être limitées. Cependant, toutes les consultations, examens et interventions urgents et nécessaires peuvent se poursuivre. Il en va de même pour toutes les thérapies nécessaires et vitales (chimiothérapies et dialyses) ou les réadaptations nécessaires.
L’union professionnelle des chirurgiens belges souhaite réagir vivement à cette situation. "Nous estimons que cette mesure va générer une situation particulièrement dangereuse à laquelle nous avons déjà été confrontés lors de la première vague et dont nous avons tiré des leçons. Il est de notre devoir, d’un point de vue moral et par altruisme, de réagir et de mettre en garde contre les diagnostics tardifs des pathologies bénignes et malignes qui nécessitent une chirurgie."
"Après discussion avec nos collègues, il s’avère que les diagnostics tardifs de pathologies plutôt courantes (cholécystites et appendicites) ont souvent conduit à un trajet clinique plus grave et donc à des chirurgies plus lourdes qui nécessitent potentiellement des soins intensifs. " poursuivent les chirurgiens. "Le même constat vaut pour le diagnostic oncologique et la pathologie vasculaire avec consultation tardive et partant, une indication opérative."
L’UPCB souscrit expressément au principe de solidarité dans l’intérêt de la santé publique, mais ne manque pas de mettre en garde contre les retombées négatives sur la chirurgie en cas de confinement prolongé. L' Union professionnelle lance un appel aux patients pour qu’ils ne reportent pas leurs consultations. "Les hôpitaux restent des lieux sûrs même en temps de COVID-19." concluent les Drs Lieven Dedrye, Secrétaire général, et Baudouin Mansvelt, Président de l'Union Professionnelle des Chirurgiens Belges