De nombreux problèmes touchent l’ensemble de la chaîne du médicament. Les causes des ruptures de stock, qui sont observées au niveau mondial et au niveau national, apparaissent en première analyse d’origine multiple pouvant concerner différents stades de la chaîne de fourniture du médicament, de la prévision des ventes jusqu’à la dispensation aux patients. Les exigences de qualité, la bascule de rentabilité pour certaines matières actives ou certaines formes pharmaceutiques, la difficulté technique et économique de prévoir des sites alternatifs de production pour des molécules de haute technologie, les flux tendus en matière de «supply chain», l’exportation parallèle, le contingentement, la difficulté d’établir des ponts entre l’hôpital et l’officine en sortie d’hospitalisation, un certain nomadisme des patients… fragilisent la fourniture régulière des produits concernés. Toutes les classes de médicaments peuvent être touchées par ces ruptures de stock d’une durée aléatoire. Si pour les médicaments les plus courants des substituts existent, certains produits traitant des pathologies lourdes, comme les cancers ou les scléroses en plaques, n’ont pas de produits de substitution.

Cette situation rend l’exercice officinal parfois fort compliqué, sachant que toute interruption de traitement pour un patient, même très momentanée, peut avoir des conséquences graves. Le plus dérangeant est sans aucun doute le manque d’information auquel est confronté le pharmacien quant aux délais de réapprovisionnement, ce qui ajoute à l’incompréhension du patient placé face à un système de distribution défaillant. Et que dire de l’incompréhension du médecin traitant, lequel doit être contacté pour envisager toute modification de prescription, même mineure, sachant que le pharmacien ne peut lui expliquer les raisons des défaillances, ne les connaissant pas lui-même, ni lui proposer des perspectives en termes de retour à la normale. Il semble donc essentiel que des solutions soient trouvées pour maintenir le suivi des traitements.

Pour faciliter la communication autour des ruptures de stock, l'Ordre national des pharmaciens français, en partenariat avec les autorités sanitaires et le Ministère de la Santé, travaille sur un logiciel qui permettra aux pharmaciens d'alerter industriels et autorités en cas de rupture de stock de médicaments. Une initiative à sans aucun doute généraliser en Belgique…