A Namur, les six hôpitaux sont désormais regroupés en un seul réseau. L’asbl RHN, réseau hospitalier namurois, a été constituée fin décembre et une assemblée générale désignera le conseil d’administration le 16 janvier prochain
Le réseau hospitalier namurois regroupe les sites hospitaliers de Bouge (Clinique Saint-Luc), Dinant (CHU UCL Namur - Site de Dinant), Namur (CHR Sambre & Meuse, Foyer Saint-François et CHU UCL Namur - Site de Sainte-Elisabeth), Sambreville (CHR Sambre & Meuse), Yvoir (CHU UCL Namur - Site de Godinne) notamment. Pour le directeur de la Clinique Saint-Luc, Paul d'Otreppe et président de l’Association Belge des Directeurs d'Hôpitaux (BVZD/ABDH) avec les réseaux, « on est passé d’un monde où les personnes étaient concurrentes à un monde où ils sont partenaires. »
Les directions médicales et le conseil
La priorité des réseaux depuis le 1er janvier est sans conteste le projet médical : « Même si on doit encore tenir compte de l’agrément, la course de ses derniers mois pour être dans les temps au 1er janvier n’a pas permis un investissement total dans le projet médical. Il est à présent la priorité. Les médecins de chaque réseau sont des partenaires. A Namur et ailleurs, les directions médicales vont piloter le projet avec le conseil médical. Les médecins peuvent réfléchir à la manière dont les articulations seront les plus optimales pour les enjeux de santé et les patients » ajoute Paul d'Otreppe.
L’exemple de Courtrai et le dialogue
Il insiste aussi sur un autre aspect : « Il faut dialoguer et être pédagogue. Depuis le début de la discussion sur les réseaux, c’est la peur qui bloque les dossiers. Les regroupements ne provoqueront pas de chômage mais une amélioration de la prise en charge. Chacun à son niveau doit avoir conscience de l’impact de son discours. » Le travail à venir est important selon lui : « Tout l’hôpital doit être « déconstruit ». Le projet qui a été mené à Courtrai en est un bel exemple. Ils ont mis 20 ans mais aujourd’hui, ils ont très bien structuré leur offre. A ce niveau, il y a des sources d’inspiration pour nous. »
Les médecins parlent aux médecins
Gilles Mouillard, président du CHR Sambre et Meuse , partage cette avis : « Le projet médical est à présent au centre du travail des médecins des institutions. » Il est conscient que la répartition des compétences dans les différents sites prendra un peu de temps : « Rien n’est réglé tant que tout n’est pas réglé mais je précise que les discussions ses derniers mois à Namur ont été très sereines. Notre priorité est de laisser la place au dialogue entre les médecins. Ils doivent faire des propositions. »
Urgences et maternités
Évidemment des choix vont devoir être faits sur le terrain : « Je ne connais pas encore les propositions des médecins mais notre mise en réseau nous amène à avoir, par exemple, dans la corbeille namuroise trois services d’urgence et deux maternités à quelques kilomètres les unes des autres. Il y aura donc des discussions à ce niveau avec toujours la qualité et l’accessibilité en ligne de mire. Surtout que nous devrons tenir compte de l’éloignement plus important des hôpitaux d’Auvelais et de Dinant qui devront garder certains services de proximité et d’urgence. Je ne cite là que des exemples compréhensibles mais nous devons aussi tenir compte des forces historiques de certaines institutions hospitalières namuroises. Ce travail important va être mené par les médecins » ajoute Gilles Mouillard.
Dans ce contexte, s’il y a un accord, le traitement des cancers de l’œsophage et de pancréas ne serait plus proposé qu’à Mont-Godinne.