Aujourd’hui, la Région bruxelloise compte deux réseaux constitués  autour de l’UCL Woluwé et l’autre autour de l’UZ Brussel. Alors que les responsables politiques penchent pour un troisième réseau XXL avec les hôpitaux de la ville de Bruxelles (Brugmann, Saint- Pierre, Bordet, l’Huderf), IRIS-Sud, Erasme et le Chirec... les conseils médicaux du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann, viennent de le rejeter massivement : 16 Non sur 16 pour Brugmann et 11 Non sur 11 pour Saint-Pierre. 

Médecins sous représentés

Les Dr Jacques Jani et Vincent Ninane, présidents du Conseil médical des deux hôpitaux parlent d’une seule voix et veulent faire avancer le dossier du futur réseau hospitalier à Bruxelles comme l’explique le Dr Vincent Ninanne : « J’ai eu un rendez-vous avec Philippe Close le 4 décembre dernier encore. Les responsables politiques savent que nous ne voulons pas d’un passage en force. Les médecins de l’hôpital Saint Pierre veulent rester un réseau public. On peut s’étonner que des responsables socialistes ne tiennent pas compte de cela et ne nous défendent pas mieux. Les médecins de Brugmann et de Saint-Pierre sont sous-représentés dans le projet alors qu’il y en a trois pour le Chirec et trois pour Erasme. »

Les médecins pas écoutés

Il rappelle la légitimité du discours des médecins : « C’est mon troisième mandat de conseil médical. On est élu. On ne peut pas critiquer le volet démocratique de notre travail. » Pour lui, le problème reste le même : « La situation financière de l’hôpital Erasme. Il ne faut pas chercher à sauver Erasme au détriment des autres. On est prêt à réfléchir pour aider Erasme. »

Par ailleurs, il défend l’importance de garder quatre réseaux sur Bruxelles : « Il ne faut pas laisser partir les agréments. » A présent, il entend reprendre les discussions avec le conseil médical d’Iris sud qui va se mettre en place le 7 janvier prochain. 

Les réunions n’ont pas eu lieu 

Un avis partagé par le Dr Jacques Jani : « On ne veut pas d’un réseau XXL. On ne comprend pas pourquoi les responsables politiques défendent plus les hôpitaux privés que les hôpitaux de la ville.  Ce n’est pas normal ! On nous a promis des réunions avant la fin de l’année et même avant les fêtes. On attend toujours ces réunions. Ils ne parlent pas avec les médecins. »

Un directeur général fort pour Brugmann

Il s’inquiète aussi pour l’avenir du directeur général de Brugmann : « Je souhaiterais vraiment qu’on nous trouve un directeur général qui ait assez de caractères qui ne soient pas influencé par le pouvoir politique. Je pense que c’est possible. On est dans une période de changement. Je ne vois pas un hôpital fonctionner si le gestionnaire ne s’entend pas avec son conseil médical. Le politique donne parfois l’impression d’avoir envie de gérer un hôpital sans médecin. » Pour lui, l’espoir subsiste : « Ils l’ont bien fait à Saint-Pierre, il faut donc y croire. J’aspire à un directeur général fort pour 2021 ». Pour lui, « si l’hôpital Brugmann va mieux, ce sera mieux pour tout le réseau. Brugmann ne peut pas devenir juste un hôpital de gériatrie, psychiatrie et pédiatrie. » 

Touts ces polémiques ont un impact sur le travail des médecins : « « Cette ambiance provoque le départ de médecins de Saint-Pierre et Brugmann. C’est dommage. Ce n’est pas la faute des médecins. » 

Les Points qui fâchent pour le CM de Brugmann

-Médecins tenus à l’écart : « les membres du Conseil médical sont introduits tardivement dans les discussions et n’ont jamais été inclus dans l’élaboration du concept, des discussions et de l’élaboration des textes....alors que certains points clef ont déjà été discutés avec le Chirec (le B2 a été accordé au Chirec, site Delta, avec le départ de la chirurgie cardiaque vers Erasme, au détriment de Saint-Pierre). »

-Clef de répartitions : il n’est pas acceptable que « la clef de répartition du Conseil d’administration et du Conseil médical où

Brugmann est sous-représenté (idem pour Saint-Pierre). Les membres du Conseil médical sont étonnés par le peu de représentativité

du CHU Brugmann au sein du Conseil d’administration de cette nouvelle entité et s’interrogent sur leur pourvoir représentatif au sein des membres à l’origine de l’élaboration de ce document. »

- Les frais de fonctionnement sont « répartis de manière proportionnelle avec une répartition aux décisions inéquitables. »

Les points qui fâchent pour le CM de Saint Pierre

- Médecins pas impliqués : « Il est regrettable que les médecins de Saint-Pierre n’aient jamais été impliqués dans aucune discussion autour de la constitution des réseaux médicaux. Monsieur Étienne Wery administrateur délégué du réseau Iris a jugé au cours de cette réunion qu’il s’agissait d’une faute. » 

- Réseau public fort : Le Conseil Médical à l’unanimité souhaite le maintien d’un réseau public fort, avec son identité, son statut public, la perspective du maintien d’agréments en son sein et d’activités médico-chirurgicales lourdes (il a déploré lors de la discussion le départ du PET, du robot, de la radiothérapie, la volonté de concentration au détriment des hôpitaux généraux publics, le B2 accordé à Delta avec le départ de la chirurgie cardiaque vers Erasme,…). 

- Pas équilibré : Le Conseil Médical n’a pas non plus compris la règle de calcul qui suggère que chacun contribue financièrement de manière équivalente au fonctionnement du grand réseau alors que la participation aux décisions n’est pas équilibrée et que l’analyse ne tient pas compte non plus du résultat d’exploitation des différentes entités. 

- Lourdeur : Le Conseil Médical souligne également la lourdeur de gestion du grand réseau qui constitue un handicap augmenté encore par l’ADN différent de ses membres. 

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