Dans la revue Medical Care, une méta-analyse décryptée par des chercheurs de l’Université de Toronto montre que l'implication intra muros du médecin est un facteur essentiel pour réduire les coûts de l'institution tout en améliorant l’efficacité et la qualité des soins.
La succession des réformes dans le domaine de la santé, et plus particulièrement hospitalier, impacte au quotidien le travail des médecins. Pourtant, tant les patients que les directions d'hôpitaux leur demandent une implication sans cesse croissante. Dans ce contexte, une méta-analyse décryptée par des chercheurs de l’Université de Toronto sur l'implication des médecins à l'intérieur de l'hôpital apporte un éclairage sur ce phénomène. En effet, cette littérature sur la transformation du système de santé souligne l’importance de la participation des médecins, suggérant qu’il s’agit d’un facteur essentiel pour réduire les coûts tout en améliorant l’efficacité, la qualité des soins, la sécurité des patients, la satisfaction et la possible rétention des médecins.
Un hôpital pas en pénurie
Les chercheurs se sont penchés sur 15 études publiées entre 2012 et 2017 principalement menées en Allemagne. Selon le Dr Tyrone Perreira, de l'Université de Toronto, cette étude est indispensable pour les gestionnaires d'hôpitaux pour «renforcer l'engagement des médecins au quotidien dans leur institution». Si les hôpitaux mettent en place une diminution des pénuries de personnels, une qualité de vie au travail, une plus grande qualité organisationnelle et des systèmes de contrôle sans faille, les médecins se sentiront dans de meilleures conditions pour donner plus.
Éviter le stress
Pour lui, les profils des médecins qui sont les plus engagés sont les jeunes (26-35 ans), les plus expérimentés, les célibataires.... Toutefois, même ces médecins peuvent être moins motivés, si dans l'environnement de l'hôpital, ils souffrent d'horaires trop souvent modifiés, d'un épuisement professionnel ou d'un stress inutile dû à des problèmes à l'intérieur de l'institution. Par ailleurs, les médecins sont de plus en en plus attentifs à ce que les autorités hospitalières soient vigilantes au respect d'un indispensable équilibre entre la vie privée et professionnelle. Le vrai défi de cette nouvelle génération de médecins par rapport à la précédente.