Depuis le début de la crise du Coronavirus, le CHU Saint-Pierre, avec l’UZ Antwerpen pour la Flandre, est l'un des hôpitaux de référence pour les patients infectés ou suspectés d'être contaminés en Belgique. Depuis ce mardi 10 mars, la décision a été prise au niveau fédéral,  les patients ne doivent plus tous être redirigés vers les hôpitaux de référence comme le confirme Paul d’Ottrepe, président de l’ABDH, Association belge des directeurs hospitaliers : « Tous les réseaux hospitaliers doivent pouvoir garder leur patient chez eux. Des chambres seront configurées à cet effet. » Des propos confirmés par Philippe Devos, président de l’ABSYM : « L’hôpital Saint-Pierre ne peut pas absorber tous les malades. » 

Une demande de Saint-Pierre depuis plusieurs jours

Pour Philippe Leroy, le directeur général de l’hôpital CHU Saint-Pierre, il était temps que cette décision soit prise : « On demande cela depuis plusieurs jours. Nous sommes évidemment un centre de référence et d’expertise pour les maladies respiratoires hautement contagieuses, mais aujourd’hui nous ne sommes plus dans une situation où l’on intervient avec un bâton d’allumette pour éteindre un cas ou deux. On est dans une situation d’épidémie. Il faut donc que tous les hôpitaux s’adaptent. Nous restons évidemment disponibles pour aider les hôpitaux qui le souhaitent s’ils ont un doute dans l’établissement des protocoles. »

Un médecin par patient dans une ambulance

La situation devenait délicate pour l’hôpital : « Même si c’est notre rôle, voici quelques jours, nous avons été cherché à l’autre bout du pays un patient infecté pour le ramener avec un de nos médecins dans l’ambulance. Ce transfert faisait partie de notre travail, mais nous n’aurions pas pu le faire pour 15 patients en même temps si cela devait arriver un jour. »

20 patients pour 1500 lits

Ce changement de stratégie ne l’inquiète pas, au moins à court terme, au vu des places disponibles : « Aujourd’hui, il y a 20 patients positifs au coronavirus aux soins intensifs pour une capacité de 1500 lits de soins intensifs en Belgique. On sait par ailleurs que la moitié de ces lits sont occupés par des patients pour des soins programmés. Si nous sommes bien coordonnés, nous avons donc une marge de manoeuvre à court terme pour répondre à une augmentation de cas. »

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