D'importantes inégalités existent en matière de remboursement de l'alimentation artificielle nécessaire aux personnes souffrant de dénutrition, déplore jeudi dans un communiqué le centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE).
En Belgique, 33% des patients hospitalisés, 16% des résidents de maisons de repos et près de 13% des personnes âgées vivant à domicile souffrent de dénutrition, rappelle le KCE.
Les traitements - administration d'aliments adaptés ou enrichis, via une sonde ou directement dans la circulation sanguine - sont soumis à des règles de remboursement à l'origine d'inégalités, déplore le centre fédéral.
L'alimentation par sonde est ainsi incluse dans le prix de la journée à l'hôpital - où elle est en baisse depuis plusieurs années - tandis qu'elle coûte entre 11 et 28 euros par jour à domicile, où elle est en forte progression. À l'inverse, l'alimentation par baxter coûte environ 11 euros par jour à l'hôpital alors qu'elle est quasiment gratuite à domicile (0,62 euro par jour).
Selon le KCE, le remboursement intégral représenterait, pour l'assurance maladie, une augmentation du budget de près de 14 millions d'euros pour l'alimentation par sonde à domicile et de plus de 2 millions d'euros pour l'alimentation parentérale à l'hôpital.
Pour éviter une augmentation du prix des produits d'alimentation artificielle en conséquence, les maisons de repos, organisations de soins à domicile, mutualités ou associations de patients pourraient procéder à des achats groupés et passer par des marchés publics, recommande le centre fédéral.