Les anesthésistes belges, rassemblés sous la Société belge d'anesthésie et de réanimation (SBAR), tenaient leurs états-généraux samedi à Bruxelles afin d'évoquer la réforme du financement des hôpitaux que la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, veut mettre en place. "Il faut voir ce rassemblement comme une prise de conscience et une protestation", a indiqué Dirk Himpe, vice-président de la SBAR. Des actions ne sont pas encore à l'ordre du jour.
Les anesthésistes sont notamment préoccupés par le remboursement standardisé des soins considérés comme "à faible variabilité", l'une des mesures de la réforme du financement des hôpitaux du gouvernement fédéral. L'idée est de rembourser de manière forfaitaire les interventions devenues standards, pour lesquelles il y a peu de variation entre les patients.
Environ 350 anesthésistes assistaient aux états-généraux samedi à la Bibliothèque royale dans une salle comble. "Cela montre l'implication des gens. Et il y avait beaucoup de jeunes collègues. C'est finalement de leur avenir dont il est question", a précisé M. Himpe.
"Nous ne sommes pas favorables au principe d'indemnisation forfaitaire", avait expliqué Jean-Luc Demeere, président du Groupement belge des spécialistes, cité il y a quelques semaines par le journal Le Spécialiste. "En fait, il ne s'agit pas d'un montant forfaitaire mais d'une médiane sur laquelle il faudra tôt ou tard économiser. Prenons un accouchement: dans ce nouveau système, un anesthésiste ne gagnerait que 40 à 45% de son honoraire lors d'une péridurale. Ce montant serait le même lors d'un accouchement sans péridurale! On peut imaginer qu'un anesthésiste ne voudra plus poser aucune péridurale puisqu'il n'y gagnera rien",
