Lors d’un colloque organisé par la Belgian Radiation Awareness & Visibility Organisation (BRAVO) plusieurs experts de renommée internationale ont attiré l’attention des autorités, non seulement sur le rôle crucial que joue la radiothérapie dans la lutte contre le cancer, mais aussi sur la façon dont les coûts liés à cette discipline médicale devraient être interprétés.
Selon Pr Yolande Lievens, Chef du Service de Radiothérapie à l’UZ Gent et Présidente de l’ESTRO (European Society for Radiotherapy & Oncology), la moitié des patients atteints de cancer en Belgique ont besoin de radiothérapie. Il s’agit d’ailleurs d’une thérapie qui, entre autres grâce au progrès technologique, s’affine en permanence. «En 2025, si nous voulons assurer quelque 7.000 traitements supplémentaires et si nous voulons garantir à tout patient l’accès à la thérapie, nous devrions impérativement augmenter notre capacité en radiothérapie de 20%», indique le Pr Lievens.
De son côté, le Pr Dirk Verellen, qui dirige le réseau Iridium dans la Grande Région Anversoise et le Waasland, précise qu’«en constante évolution technologique de haut vol, la radiothérapie permet à la fois un traitement standardisé et personnalisé à souhait. Mais elle doit toujours rester au service des patients et abordable financièrement. Aussi, une coopération étroite entre la communauté médicale, l'industrie médicale et les autorités compétentes s’impose.»
Le Dr Dirk Van Gestel, Chef du Service de Radiothérapie à l'Institut Jules Bordet, souligne quant à lui l’importance d’un monitoring continu des traitements pour éviter des erreurs virtuelles, de la réalisation d'essais cliniques de qualité et d’une formation permanente pour garantir une radiothérapie efficace et sûre au plus haut niveau possible. «Il est évident qu’il y a un coût associé aux exigences de qualité, mais ces coûts se justifient par la nécessité d’assurer de bons résultats cliniques en radiothérapie et d’améliorer l'espérance de vie des patients.»
Malgré ses atouts, la radiothérapie ne pèse que pour 0,49% du budget. Un montant d’autant plus faible, souligne BRAVO, qu’elle réduit les effets secondaires, et permet par là de réaliser des économies. C’est la raison pour laquelle l’association invite à l’Inami à passer de l’analyse courante des coûts à un système d’analyse multidisciplinaire transversale, et propose la création de groupes d’experts, capables de conseiller les autorités.