Maggie De Block doit mettre de l’ordre dans ses administrations. Le Spécialiste – le journal frère de Medi-Sphere adressé aux médecins spécialistes – a pu prendre connaissance d’une note de 50 pages qui réorganise les 8 bras armés de la politique fédérale de santé.
Ce document, daté du 1er juillet 2016, sera soumis lundi prochain au Conseil général de l’Inami qui doit formuler un avis. Le chantier est gigantesque: mieux organiser les relations et le fonctionnement des 8 administrations du ressort des compétences de la ministre de la Santé publique et des Affaires sociales: le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement, l’Inami, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, le KCE, l’Institut scientifique de santé publique, la plate-forme eHealth, la Caisse auxiliaire d’assurance maladie-invalidité et l’Office de contrôle des mutualités et des unions nationales de mutualités. Le redesign dans le domaine de la santé fait partie d’un programme fédéral plus large, inscrit dans l’accord du gouvernement Michel et piloté par le ministre de la fonction publique, Steven Vandeput (N-VA).
Efficience et économies
«L’objectif de ce projet-pilote (encore un!: NDLR) est de parvenir à plus de cohérence en matière de politique et de gestion au sein d’un réseau composé de huit autorités sanitaires (citées ci-dessus: NDLR). On examinera à cet égard comment leurs missions peuvent être réorganisées, mais également de quelle manière l’on peut améliorer la coordination et la coopération entre ces institutions. Ceci devrait conduire à un service plus efficace et efficient pour les clients», peut-on lire dans la note. Il ne faut pas le cacher, l’objectif est également économique. Le regroupement des administrations fédérales de la santé en un seul domaine politique devrait faire gagner de l’argent à l’Etat. Lors du conclave budgétaire de juillet 2015, il a été décidé que le redesign complet du gouvernement fédéral devrait rapporter «au travers de restrictions et recettes, un montant de 100 millions d’euros en 2016, 200 millions d’euros en 2017 et 250 millions en 2018».
La note prévoit, entre autres, la mise en place de l’Institut de l’avenir des soins de santé qui devrait jouer un rôle clé dans la coordination interfédérale des politiques de santé. Cette nouvelle structure, dont la création est prévue dans la loi spéciale relative à la 6e réforme de l’Etat du 31/01/2014, devrait «garantir des réponses concentrées aux ‘grands défis’ en matière de soins de santé».
Pour réaliser ce redesign fondamental, 5 grands chantiers vont être lancés dans les prochaines semaines par des groupes de travail spécifiques sous la responsabilité d’un manager du «trajet de redesign». Un devoir de vacances qui s’annonce laborieux.