Maggie De Block annonce la création d’un «Conseil fédéral des pharmaciens», chargé de remettre des avis sur (entre autres) «le rôle des pharmaciens dans les soins aux patients». Une mesure qui comble un vide, explique l’APB, les pharmaciens étant «les seuls professionnels de la santé à ne pas avoir ce type d’organe consultatif». La consolidation du binôme MG-pharmacien dans le suivi du chronique et l’optimisation de la relation entre les pharmaciens d’officine et hospitaliers dans le transmural seront au menu du futur organe.
Dans leur domaine, les pharmaciens sont exclusivement compétents pour accomplir tous les actes relevant de l’art pharmaceutique, sans inférence de quiconque, observe Alain Chaspierre, président de l’APB. Or, contrairement aux autres métiers de soins, ils ne disposent pas d’un organe véhiculant leurs réflexions vers les autorités sanitaires. Lors de la négociation de leur « pacte pluriannuel » avec le ministère de la Santé, ils ont donc réclamé que l’on remédie à la situation. «Il est important d’avoir une plateforme de concertation entre les différentes branches de la pharmacie et le monde académique, afin de remettre des avis sur des enjeux sociétaux où notre profession est impliquée ou pro-active.»
Le Conseil sera institué auprès du SPF Santé publique. Impossible de préciser, à ce stade, quand il devrait devenir opérationnel. Le calendrier dépend d’un arrêté royal, encore non publié. De toute évidence, on parle d’un accouchement sous la prochaine législature.
Alain Chaspierre confirme que les différentes façons d’exercer le métier (en officine, à l’hôpital…) seront représentées. «Sur les 20 membres qui composeront [la future instance] figureront également deux médecins possédant des compétences en pharmacie clinique et familiarisés à l’exercice de l’art pharmaceutique». Il est aussi prévu d’y intégrer, signale-t-il encore, deux représentants des coupoles d’organisations de patients.
Articulations
D’après le cabinet De Block, le futur Conseil sera amené à se prononcer également «sur la collaboration [des pharmaciens] avec les autres prestataires de soins». Y a-t-il un point d’attention particulier à évoquer, touchant à la médecine générale
Pour Alain Chaspierre, la relation de travail MG-pharmacien est capitale, «en particulier pour la toute grande majorité de personnes atteintes d’une pathologie chronique». Il s’agit en fait des deux acteurs de soins qu’elles voient le plus souvent. «Veiller au bon usage des médicaments et accompagner le patient peut retarder l’évolution de ces pathologies. La consolidation du binôme médecin-pharmacien est un enjeu capital qui est et sera une grande thématique traitée dans ce conseil consultatif», pronostique-t-il. Le président de l’APB insiste également sur le côté crucial de la relation entre le pharmacien d’officine et son homologue hospitalier pour la qualité des soins transmuraux. Cette relation peut s’incarner «notamment au travers du schéma de médication. C’est aussi un objectif prioritaire.»