L'hôpital universitaire de Louvain (UZ Leuven) a réussi une première transplantation de poumons à partir d'organes provenant d'un donneur qui avait eu une forme modérée de Covid-19, a indiqué l'hôpital mercredi. "L'intervention démontre que des poumons bien sélectionnés peuvent être transplantés de manière sûre, après une infection au SARS-Cov-2", explique le chirurgien Laurens Ceulemans.
Les médecins spécialisés dans les transplantations s'interrogent depuis le début de l'épidémie du coronavirus: y a-t-il un risque que le virus se transmette du donneur vers le receveur? Le Covid-19 endommage-t-il les poumons de manière irr éversible, empêchant ainsi toute récupération éventuelle de ces organes?
Dans le cas traité à l'UZ Leuven, les poumons du donneur ont d'abord été minutieusement analysés. Même quand le donneur présentait un test négatif au Covid-19, des restes de virus pouvaient encore être présents dans ses poumons et auraient pu alors déclencher une nouvelle infection. Une telle infection peut être très dangereuse car après une transplantation médicale, un patient doit prendre des médicaments afin de soutenir son système immunitaire.
Le fonctionnement des poumons semblait toujours optimal et un scanner n'a révélé aucun signe de dégradation. Faire encore attendre le receveur aurait en outre présenté un très gros risque pour sa santé.
Le résultat de cette première transplantation de poumons d'un ancien patient Covid est très encourageant. "La transplantation s'est bien passée et le receveur a été testé négatif au coronavirus par la suite", ajoute M. Ceulemans. "Trois mois après l'opération, le patient se porte très bien. La fonction pulmonaire est excellente et un scanner n'a révélé aucune complication."
Une description de cette transplantation est publiée dans le périodique 'The Lancet Respiratory Medicine'.