Le Dr Marc Peeters, CEO de l’UZA, a partagé, lors du récent symposium Hospitals.be, ses réflexions sur la place des hôpitaux académiques dans le modèle des réseaux hospitaliers.
De son propre aveu, le Dr Peeters a profité de ses congés pour réfléchir aux rôles des hôpitaux académiques par rapport aux réseaux hospitaliers locorégionaux. Il a même réalisé une analyse SWOT, reprenant les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces pour ces institutions de soins.
L’union fait la force
Parmi les forces, le CEO de l’Universitair Ziekenhuis Antwerpen (UZA) estime qu’il faut construire un écosystème de la santé qui englobe à la fois les hôpitaux, la première ligne et les structures qui travaillent dans les soins transmuraux. « Je suis convaincu que c’est possible », soutient l’oncologue. « Si nous voulons, au niveau international, pouvoir continuer à progresser dans la recherche, l’enseignement et la valorisation, nous devons avoir une taille minimale. Les réseaux permettent ces regroupements. Au sein d’un réseau, il est également possible de proposer une différenciation des soins. Il n’est pas nécessaire de centraliser toute l’expertise au sein de l’hôpital universitaire. Elle peut être proposée ailleurs, mais il faut créer des liens étroits entre les acteurs. »
Manque de clarté
Concernant les faiblesses, Marc Peeters estime que le fait que les autorités n’aient pas imposé d’obligations est quelque chose de positif, mais il remarque néanmoins que plusieurs réseaux hospitaliers sont désormais demandeurs d’un modèle organisationnel clair. Une autre menace concerne l’organisation de la gouvernance. Quelle place pour les Conseils médicaux ? « Certains modèles sont adaptés, d’autres ne le sont pas », constate Marc Peeters.
L’ancien chef de service d’oncologie considère qu’il faut pouvoir évaluer l’impact des réseaux sur la qualité et les investissements… « Le bilan ne doit pas être uniquement financier. »
« Les réseaux sont-ils importants ? Faut-il continuer dans cette voie ? Nous espérons recevoir un signal clair pour savoir si nous devons poursuivre dans cette direction ou orienter nos efforts vers un autre modèle. »
Un autre élément inscrit dans la colonne des faiblesses : l’hôpital universitaire doit-il continuer à fournir des soins de base ? « Ne pourrait-on pas les intégrer dans le réseau afin de permettre à l’hôpital académique de jouer pleinement son rôle ? »
L’importance des données
Quelles sont les opportunités pour les hôpitaux académiques de fonctionner dans un réseau ? « Vu la situation financière de la Belgique et des hôpitaux, une des opportunités est certainement la coordination de la logistique et des services de support. C’est une source de profit. Deuxièmement, en se regroupant au sein des réseaux, mais aussi entre hôpitaux universitaires, nous pouvons être plus forts à l’échelle internationale. Troisièmement, les données deviennent de plus en plus importantes. Nous en avons besoin. L’une des manières de traiter davantage de données est de collaborer. Quatrièmement, je suis convaincu que si nous utilisons les bons indicateurs de performance (KPI), nous pourrions améliorer la qualité des prestations. »
Un modèle trop concurrentiel
Pour conclure cette analyse SWOT pertinente, Marc Peeters souligne les menaces qui planent sur les hôpitaux académiques : la nomenclature, la situation financière, l’avenir et les limites des réseaux, la définition – « qui n’est pas encore claire dans les textes » – du rôle des hôpitaux universitaires, et la concurrence économique. « Doit-on continuer à être des concurrents ? Ne devrions-nous pas, au contraire, collaborer davantage ? »