A la suite de la sortie du rapport MAHA, les réactions des responsables politiques francophones se multiplient. Pour le Ministre bruxellois de la santé, Didier Gosuin, la situation structurellement se dégrade : «Les marges de manoeuvre deviennent très étroites. On est au bout de la corde. Nous ne sommes pas encore dans la situation catastrophique des Français mais on y arrive notamment avec la charge des produits pharmaceutiques qui explose.» Pourtant, il veut aller de l’avant : «Je dit oui à une transformation du secteur et oui au réseau mais il faut nous donner les moyens de réaliser les réformes. Si le Fédéral ne les met pas, nous allons avoir des problèmes au niveau de la qualité des soins et de la santé des patients. Il est urgent de mieux accompagner les hôpitaux et la mise en réseau. Il faut financer la logique de digitalisation et pas rester passif comme le fait le fédéral. Veut-on le démantèlement de l’outil hospitalier?» Il n’est pas trop tard mais il est temps. «Nous avons du retard par rapport à la Flandre et mettre la place la réforme des réseaux va prendre du temps pour Bruxelles. Imaginez que pour "faciliter" les choses, si un hôpital bruxellois réalise un partenariat avec un hôpital wallon, il faut un décret flamand, un décret wallon, un décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles et une ordonnance à Bruxelles. Cela ne se fera donc pas en quelques minutes.»
Une grande disparité
De son côté, Alda Gréoli, ministre régionale wallonne de la santé n’est pas rassurée non plus : «Le résultat présente un déficit important, avec toutefois une grande disparité entre les hôpitaux, ce qui pour moi constitue une préoccupation.»
La ministre rappelle que les systèmes de santé ne doivent pas uniquement être considérés comme un coût pour la collectivité: «ils participent en effet à la cohésion sociale et constituent un facteur de développement.» En autorisant des travaux d’investissement de 1,250 milliards d’euros pour les 5 années qui viennent, le Gouvernement wallon prend ses responsabilités, selon elle.«Nous sommes bien conscient du retard pris en matière de soutien aux investissements dans les hôpitaux.»
Elle évoque évidemment la problématique des réseaux: «De mon point de vue, cette mise en réseau doit se concentrer sur 3 objectifs : l’efficience, la qualité des soins et l’accessibilité.Nous savons que la question des collaborations est intimement liée à celle du financement hospitalier.» Elle constate que«chaque hôpital tente de conserver ses 'niches' de rentabilité pour faire face au manque de moyens.»
Le plan de Maggie
Enfin, pour sa part, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block, a rappelé avec force que la situation financière précaire de plusieurs hôpitaux ne pouvait pas être solutionnée en se contentant tout simplement d'injecter davantage de moyens publics.«C'est donc exactement pour ces raisons qu'au printemps 2015 j'ai présenté un plan de réformes». Les deux piliers sont la formation de réseau entre hôpitaux et un financement plus intégré.«Au travers des réseaux, nous faisons en sorte que les hôpitaux travaillent encore davantage entre eux afin d'améliorer ainsi les soins aux patients. Avec le financement standardisé pour les interventions à basse variabilité, nous veillons à la clarté et à la transparence financières». Elle se félicite d’avoir tenu tête à la résistance d'un certain nombre d'acteurs ...
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