Gibbis compte demander au prochain gouvernement bruxellois de fournir les moyens nécessaires pour que le Plan de construction 2024-2029 soit un véritable levier pour le développement futur du secteur hospitalier à Bruxelles.
«Nous sommes ravis de l’approbation par le Parlement bruxellois de l’ordonnance relative au financement de l'infrastructure des hôpitaux et des maisons de soins psychiatriques. La Cocom a désormais son propre système de financement», explique Dieter Goemaere, directeur des hôpitaux généraux chez Gibbis.
Rappelons que la compétence du financement de l’infrastructure a été communautarisée lors de la 6e réforme de l’État en 2014. «L’ancienne situation, dans laquelle le SPF Santé publique calculait les subsides à liquider via le BMF aux hôpitaux bruxellois, n’était pas durable à long terme, tout comme le financement a posteriori, avec un délai de 8 ans entre la réalisation des travaux et le décompte.» Dieter Goemaere salue le fait que ce nouveau système de financement a été élaboré en étroite collaboration avec les hôpitaux bruxellois et Gibbis. «Un bel exemple de la manière dont la coopération entre le secteur et ses autorités peut aboutir à une proposition soutenue», commente l’expert.
Vision stratégique
En comparaison avec le nouveau système de financement wallon, Dieter Goemaere souligne que le système bruxellois s’appuie sur une vision à long terme de 10 ans. Chaque hôpital doit, dans son Plan de construction, respecter les priorités stratégiques qui ont été fixées par les autorités. «Pour l’entretien, il est demandé de développer un plan sur 5 ans pour bien maintenir l’infrastructure», pointe Dieter Goemaere. Autre avantage du modèle bruxellois: «En termes de prévisibilité, la liquidation n’est pas liée à l’activité, comme c’est par exemple le cas en Wallonie, et elle est liquidée sur 20 ans, ce qui est une période raisonnable.
Il n’y aura plus de révision a posteriori non plus. Quid des moyens dégagés? Sont-ils suffisants? «Le Collège réuni a lancé la nouvelle ordonnance dans le cadre budgétaire actuel, qui est quasi complètement affecté aux engagements du passé. Il reste donc très peu de moyens pour financer de nouvelles initiatives, ce qui n’est pas tenable. Les budgets disponibles s’élèvent à 75 millions d’euros de dotation et 20 millions d’euros de moyens libérés par la Cocom. 85% de ce budget couvre des engagements du passé!»
«Dans le cadre budgétaire actuel, la Cocom a une capacité d’investissement du premier plan de 5 ans d’un peu plus de 100 millions d’euros. Tandis que la Wallonie a sorti son Plan de construction 2024-2029 de 1,8 milliard d’euros hors TVA!», souligne Dieter Goemaere.
«Notre fédération a réalisé une enquête fin 2020 pour faire une première estimation du besoin pour un nouveau plan de construction pour les institutions Cocom. À l’époque, on pouvait déjà estimer le besoin pour un premier plan de construction de 5 ans à minimum 350 millions d’euros et cela n’incluait même pas une éventuelle reconstruction complète d’un site hospitalier qui coûterait en soi déjà plus que ce montant. Or, on sait combien les prix ont évolué.»
«Nous demandons au futur gouvernement de fournir les moyens nécessaires pour que ce Plan de construction soit un véritable levier pour le développement futur du secteur hospitalier à Bruxelles, en tenant compte des priorités reprises dans le Plan Intégré Social et de Santé», insiste le directeur des hôpitaux généraux chez Gibbis.
«Il n’est en tout cas pas réaliste de penser pouvoir couvrir les besoins du futur avec le budget existant. Ce besoin se précisera après le lancement de l’appel à projets, qui précisera les plans stratégiques des hôpitaux et les besoins qui y sont liés pour les 10 ans à venir.» conclut-il.