Au cours de la séance de la Commission Santé publique organisée ce 23 février sur le thème de l’e-Santé, Maggie De Block a annoncé que l’objectif des 2,75 millions de consentements éclairés avait été atteint. Il a même été dépassé puisqu’au 19 février, 2.810. 291 Belges ont rempli le formulaire autorisant l’échange électronique de leurs données de santé entre prestataires de soins. Plusieurs campagnes avaient été organisées via les médecins, les hôpitaux, les mutualités pour donner un coup d’accélérateur à l’enregistrement des patients sur la plateforme eHealth et par là, permettre la concrétisation progressive des autres mesures contenues dans le Plan e-Santé 2015-2018.
Le plan e-Santé est l’un des ingrédients majeurs de la réorganisation du système de soins de santé, centrée sur l’amélioration de la prise en charge multidisciplinaire, la simplification administrative, et la participation des patients. Le fait que les prestataires de soins puissent disposer, en temps réel, des données de santé actualisées des patients qu’ils traitent devra tout à la fois améliorer la prise en charge, favoriser les échanges entre prestataires et diminuer le nombre d’examens redondants. Les prochaines mesures, telles que le développement de la prescription électronique (qui prévaudra sur la prescription papier d’ici janvier 2017) ou la disparition des vignettes vertes et blanches d’ici 2018 témoignent, quant à elles, de la volonté de fluidifier rapidement les échanges administratifs. Enfin, pour renforcer l’implication des patients et donner chair au «patient centred care», il est prévu de constituer, d’ici la fin de la législature, un volet personnel (personal health record) dans le dossier électronique, où le patient pourra consulter ses propres données.
La séance de la Commission Santé publique a aussi été l’occasion de présenter l’état d’avancement du plan e-Santé à la Chambre des représentants et de souligner quelques chiffres marquants:
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le nombre total de transactions via la plateforme eHealth s’élevait à 4,26 milliards sur base annuelle en 2015, contre 1,86 milliard en 2014;
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le nombre de médecins partageant de manière active les données via les hubs est passé de 430 en octobre 2014 à 5.442 en janvier 2016;
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le nombre de pharmaciens qui utilisent le Dossier Pharmaceutique Electronique est passé de 936 à 2.652 durant cette même période;
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le nombre de messages échangés mensuellement entre prestataires via l’eHealthBox sécurisée est passé de 3 à 4 millions entre octobre 2014 et janvier 2016;
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le nombre de fois qu’un prestataire a consulté l’assurabilité de ses patients (vérifier s’ils sont en ordre avec leur mutualité) est passé de 8 millions à 16,5 millions de consultations par mois au cours de cette même période.
La ministre s’est également réjouie de la réalisation de plusieurs autres objectifs fixés par le plan, tels que:
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la mise en place de la structure de gouvernance du Plan d’action e-Santé en collaboration avec la Conférence Interministérielle Santé publique; cette structure assure le suivi du développement du plan et veille à son bon déroulement;
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le remplacement de la prime télématique par une prime pour l’utilisation effective des services d’e-Santé, dans l’accord médico-mutualiste 2016-2017;
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l’affectation de 40 millions d’euros supplémentaires (comptabilisés en base annuelle) à la numérisation au sein des hôpitaux, dans le budget des soins de santé 2016, en plus de l’investissement préexistant de 16 millions d’euros par an;
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le lancement de quatre groupes de travail concernant le mobile health en collaboration avec le Digital Agenda; une stratégie sera définie au sein de ces groupes de travail en matière d’utilisation d’applications mobiles dans le cadre des soins de santé, et ce, avec les garanties nécessaires en matière de qualité des applications, des appareils et des mesures ainsi qu’au niveau du respect de la vie privée et de la sécurité des données;
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la concrétisation du dossier central pour les personnes handicapées auquel auront accès tous les professionnels de la santé concernés d’ici avril 2016, selon le principe du ‘only once’ qui devrait constituer une simplification considérable pour toutes les parties concernées.