L’université d’Édimbourg vient de rectifier 150 ans après les faits une injustice historique survenue en 1869, a rapporté la chaîne de télévision flamande VRT. Précisons néanmoins qu’à l’époque, notre pays ne faisait pas forcément mieux…
Nous parlons en effet d’un temps où les étudiantes n’étaient pas encore vraiment les bienvenues à l’université d’Édimbourg et en repartaient sans diplôme, simplement du fait de leur sexe. Une situation qui vient aujourd’hui d’être rectifiée après 150 ans.
En 1869, Sophia Jex-Blake rêvait de s’inscrire à la faculté de médecine, ce qui était à l’époque impensable en Angleterre… mais peut-être pas en Écosse, réputée plus progressiste. La jeune femme a donc décidé de tenter sa chance à l’université d’Édimbourg.
L’institution a toutefois laissé entendre qu’elle pouvait difficilement modifier les règles pour une seule étudiante. Qu’à cela ne tienne: Sophia a trouvé des alliées et c’est finalement à sept qu’elles ont passé (avec succès) l’examen d’entrée et qu’elles ont pu entamer leurs études, fût-ce hélas sans accéder au diplôme correspondant. Dès leur arrivée, elles ont en outre été rejetées et harcelées de toutes parts, se heurtant au refus de certains professeurs de leur donner cours et aux insultes de leurs condisciples (masculins), qui n’hésitaient pas à les bombarder de déchets.
Surnommées 'the Edinburgh Seven', ces pionnières ont tout de même bénéficié d’un certain soutien, notamment de la part de Charles Darwin… et huit ans plus tard, en 1877, une loi est venue ouvrir les portes des universités britanniques aux étudiantes.
Reconnaissance posthume
Ce weekend, un siècle et demi plus tard, sept jeunes étudiantes en médecine ont reçu en leur nom un diplôme honorifique à titre posthume.
D’autres universités aussi mettront les 'Edinburgh seven' à l’honneur au cours des mois à venir. L’établissement se mettra également en quête de descendants ou autres parents afin de rendre encore mieux hommage à ses sept étudiantes historiques.
Rappelons que la première femme médecin Belge, Isala van Diest, a décroché son diplôme en 1879. Elle a été forcée pour cela d’aller étudier en Suisse, à l’université de Berne: en dépit du soutien de plusieurs professeurs, son inscription à l’université de Louvain a été rejetée par le recteur.