Jeudi soir, l’Absym Bruxelles, à l’initiative de son président le Dr Gilbert Bejjani, invitait à son conseil d’administration les Présidents des conseils médicaux bruxellois et des cercles et associations de médecins généralistes pour aborder différentes questions en ce début d’année et notamment l’avenir des médecins spécialistes, notamment dans le cadre de la mise en place des réseaux hospitaliers et la place des médecins généralistes dans l’organisation de la première ligne. Des représentants hospitaliers (Erasme, Chirec, Cliniques de l’Europe, Saint-Jean...) et de très nombreux généralistes (Sud, Est, Nord Ouest, Sud Est de Bruxelles...) étaient présents.
Améliorer la relation généraliste-spécialiste
Les discussions sont notamment revenues sur la difficulté d’assurer une bonne circulation des malades entre les médecins généralistes et les spécialistes. « Des efforts doivent encore être faits en la matière, c’est en tout cas un véritable sentiment qui revient du terrain. Pourtant, les trajets de soins notamment dans le contrôle du diabète donnent des résultats positifs pour le suivi de la maladie. Toutefois, certains généralistes se sentent dépossédés de leur malade parce qu’ils restent dans la médecin hospitalière » constate Jacques De Toeuf, président honoraire de l’ABSyM.
Bashing et empiètement
Tant du côté des spécialistes que des généralistes, la question du « bashing des médecins » a aussi été abordée. « Ils constatent réellement cette tendance qui provient de la société en général et aussi du monde politique et des mutuelles que cela soit sur la question des suppléments d’honoraires, des prescriptions, du manque de temps consacré au patient... » A cet aspect s’ajoute un autre qui inquiète les médecins : des pans entiers de leur activité sont menacés par d’autres professions de santé. « Sur le terrain, les médecins voient des projets comme ceux de l’Aviq en Wallonie pour le suivi des patients qui impliquent des kinés, des infirmières pour des actes que le médecin réalise. Par ailleurs, le pharmacien fait aussi de son côté de plus en plus de choses. Leur véritable crainte est de voir le médecin généraliste être réduit à quelqu’un qui oriente et qui gère un dossier et qui ne verra plus les malades. Cette forme de médecine, les généralistes n’en veulent pas. Ils tiennent à un contact humain avec leur patient. Leur métier ne peut pas se déshumaniser et n’être qu’administratif.... les médecins ne veulent pas voir leur rôle réduit à celui d’un gestionnaire de données médicale et d’un poteau indicateur.»
Les réseaux, une opportunité
Enfin, la question des réseaux hospitaliers va être au centre d’une réorganisation du travail entre les spécialistes et les médecins traitants. « La loi sur les réseaux hospitaliers impose de construire un système transmural. Quand les réseaux seront constitués, les généralistes devront prendre contact avec les conseils médicaux pour les protocoles d’adressage. C’est une opportunité pour mettre en place plus de fluidité dans les contacts entre l’hôpital, les spécialistes et les généralistes avec en toile de fond la réflexion sur le bien-être du patient. On peut partir à ce stade d’une page blanche avec ce système transmural et il faut en profiter....d’autant plus que le médecin généraliste et l’hôpital commencent cette nouvelle relation sur un pied d’égalité. »
Evidemment, cette année sera marquée par le Grand Symposium qui se tiendra le 9 mai et qui est attendu avec impatience...